L’UE restera ferme sur la régulation des GAFAM, quoi qu’en dise D.Trump
Le sort d’Apple dans l’UE sera scellé en mars.

Vous vous demandez peut-être ce que le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier 2025 implique pour la politique numérique européenne. Avec le départ début 2025 de deux figures clés comme Margrethe Vestager et Thierry Breton, l’Union européenne va-t-elle assouplir sa position vis-à-vis des géants de la tech ? C’est en tout cas le souhait des GAFAM, qui font pression sur le nouveau président américain depuis son élection en novembre 2024.
Des rumeurs ont même circulé en janvier 2025 sur un potentiel ralentissement des enquêtes en cours dans le cadre du Digital Markets Act (DMA), mais Bruxelles a rapidement balayé ces allégations. La nouvelle commissaire européenne confirme à présent cette position.
Trump conteste les amendes européennes
Lors d’une interview diffusée le 17 octobre 2024, le milliardaire républicain ne cache pas son opposition aux sanctions infligées par l’UE aux mastodontes de la Silicon Valley. Il estime que les amendes astronomiques imposées à des entreprises comme Apple ou Meta s’apparentent à une forme de taxation déguisée.
Le président fraîchement investi a d’ailleurs confié avoir échangé quelques heures plus tôt avec Tim Cook à ce sujet. Le patron d’Apple se serait plaint des 13 milliards d’euros d’amende exigés en septembre 2024 par Bruxelles pour sa fraude fiscale entre 2003 et 2014. Trump lui aurait assuré qu’une fois élu, il ne laisserait plus l’Europe « profiter » ainsi des sociétés américaines.
L’UE ne pliera pas face à la pression
L’Union européenne reste inflexible. Teresa Ribera, la nouvelle commissaire à la Concurrence depuis janvier 2025, a réaffirmé le 30 janvier sa détermination à faire respecter les règles du DMA.
© Teresa Ribera / X (upscale iPhon.fr)
Si elle se dit ouverte au dialogue avec Washington, pas question pour autant de transiger sur les valeurs et principes européens.
Les enquêtes lancées en mars 2024 sur Apple, Meta et Google se poursuivent donc normalement malgré l’arrivée de Trump. Leur complexité justifie des délais incompressibles, qui n’ont rien à voir avec l’élection américaine selon Bruxelles.
La Commission européenne devrait rendre ses conclusions dès mars 2025 concernant Apple et Meta, un an après le lancement des investigations. Mme Ribera a précisé le 30 janvier que les décisions seraient conformes aux échanges avec les entreprises et fondées sur des preuves tangibles.
L’Europe semble donc déterminée à ne rien lâcher face à l’offensive des GAFAM, quitte à s’attirer les foudres de la Maison-Blanche. Affaire à suivre !