Trop de smartphone chez l’enfant = trouble du développement ?
La Fondation pour l’Enfance s’intéresse à l’impact des écrans et des usages des parents sur les enfants.
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Le temps d’écran chez l’enfant est un véritable sujet d’inquiétude aussi bien pour la classe politique que pour les scientifiques. Une étude des chercheurs de l’Ined et de l’Inserm pour Santé publique France datant de 2023 révélait que seulement 13,7 % des parents respectaient l’exigence de ne pas exposer leurs enfants de moins de 2 ans à des écrans. Le troisième baromètre de la Fondation pour l’Enfance publié ce 29 janvier s’intéresse lui à l’impact des usages numériques sur le développement de l’enfant de 3 à 10 ans. Il révèle quelques chiffres édifiants, notamment sur l’influence des parents.
L’impact du comportement des parents sur l’exposition aux écrans des enfants
L’Ifop a réalisé pour la Fondation pour l’Enfance une enquête concernant l’impact des usages numériques sur un échantillon de 601 parents d’enfants âgés de 3 à 10 ans. 66 % d’entre eux estiment que les écrans impactent fortement le développement des bambins. Par ailleurs, deux tiers d’entre eux constant des conséquences négatives sur le comportement de leur enfant lorsqu’il utilise un écran. Un parent sur deux en observe quand il se trouve lui-même devant un écran. Les enfants sont alors majoritairement victimes de troubles du comportement, de l’attention et de problèmes de sommeil.
Bien que tous ces chiffres paraissent édifiants, ils ne permettent pas nécessairement de tirer des conclusions étant donné que d’autres facteurs peuvent entrer en compte dans les troubles de l’enfant. Le niveau social entre aussi en jeu puisque les familles moins aisées qui ne sont pas en capacité de proposer des activités extra-scolaires à leurs enfants peuvent privilégier l’accès aux écrans.
Bonne nouvelle tout de même, les adultes sont prêts à revoir ses habitudes pour éviter l’exposition indirecte de leurs enfants aux écrans. 30 % d’entre eux citent l‘instauration de temps d’activité communs sans écran comme première solution à la surexposition aux écrans. Vient ensuite la bonne habitude de ne pas consulter son téléphone quand il s’occupe de leur enfant ainsi que celle d’éteindre la télé pendant les repas. 6 % des parents interrogés refusent de modifier leurs usages.
Les professeurs inquiets des habitudes des parents ?
L’iFop a aussi interrogé 118 enseignants en maternelle, 232 enseignants en primaire et 50 enseignants dans d’autres situations pour compléter son enquête. La quasi-totalité des professeurs des écoles (96 %) a déjà vu des parents qui restent sur leur téléphone en même temps qu’ils s’occupent de leur enfant. La moitié des bambins apportent même leur propre smartphone en classe.
Les professeurs constatent des troubles du comportement (94 %) et des difficultés d’apprentissage (89 %) chez une bonne partie des enfants surexposés aux écrans. Notez que les parents, qui fixent pour la plupart des règles concernant la durée et les moments d’utilisation des écrans, rapportent que les élèves n’ont parfois pas d’autre choix que de passer du temps sur les écrans.
Près de la moitié doit visionner au moins de temps en temps des vidéos pédagogiques ou faire des recherches sur Internet. On constate tout de même que 26% ont déjà proposé à leur enfant d’avoir recours à l’intelligence artificielle pour faire leurs devoirs. Est-ce que les pratiques en milieu scolaire doivent aussi évoluer ? 72 % des professeurs reconnaissent utiliser au moins une fois par jour des outils numériques en classe. En outre, les parents (93 %) et les professeurs (95 %) estiment que les enfants devraient recevoir à l’école un enseignement sur le « bon » usage des écrans. Le troisième baromètre de la Fondation pour l’Enfance se révèle riche en enseignements. N’oubliez pas qu’il existe une solution directement sur iOS pour lutter contre l’addiction au smartphone.