Travail forcé ou centres de détention : un nouveau rapport alerte sur la situation des ouïghours

Le rapport a été fait par Tech Transparency Project (TTP), une organisation qui lutte contre le lobbying des grandes entreprises de la tech. Leur sujet de prédilection ces derniers mois, c’est bien sûr la situation de la minorité ouïghoure en Chine. Cette dernière est persécutée et obligée à travailler dans des conditions plus proches de l’esclavagisme que des usines chinoises, qui ne sont pourtant déjà pas des maîtres dans le respect du code du travail.

Ainsi selon le rapport de TTP, le fournisseur de verre d’iPhone, Lens Technology, est directement accusé d’avoir utilisé cette main-d’œuvre gratuite en lui donnant le triste choix entre le travail forcé au sein de son usine, ou les centres de détention du régime chinois.

Lens Technology accusé

Le Washington Post a publié le rapport de l’organisation cette semaine. L’article nous apprend que « l’un des plus anciens et des plus importants fournisseurs d’Apple a été accusé d’utiliser de la main-d’œuvre ouïghoure, selon des documents découverts par l’organisation TTP ». Ces preuves montrent comment des milliers de musulmans ouïghours essentiellement dans la province du Xinjiang ont été utilisés par Lens Technology. Le Post explique que ce fournisseur est spécial pour Apple, car il travaille avec la Pomme depuis les débuts de l’iPhone en 2007 et représente aujourd’hui un des plus grands partenaires d’Apple en Chine.

Selon les documents récupérés, l’entreprise Lens Technology serait basée au Xinjiang, région où un million de musulmans de la minorité ouïghours auraient été enfermés dans des camps de détention afin de « leur inculquer les valeurs du régime » selon le discours officiel de Pékin. Mais pour éviter les centres de détentions du régime, certains ouïghours auraient pu travailler dans des usines comme celles de Lens Technology. Ils vivaient alors un enfer, dans ce qui s’apparente plus à une prison qu’une usine.

La Chine et Apple nient les faits

Pékin de son côté, affirme qu’une partie de la minorité ouïghoure est certes présente dans ces usines. Mais qu’elle y est par choix. Elle y travaillerait dans des conditions décentes et aucune règle du droit du travail ne serait bafouée selon le gouvernement chinois.

De son côté, Apple a nié les faits et dit n’avoir jamais rien constaté d’irrégulier sur place. Le porte-parole de la Pomme, Josh Rosenstock, a déclaré qu’Apple avait assuré plus tôt cette année qu’aucun de ses autres fournisseurs n’utilisait de la main-d’œuvre ouïghoure transférée du Xinjiang. Avant de rajouter qu’Apple avait « une tolérance zéro pour le travail forcé. »

Si ce discours est contesté, il n’a encore jamais été contredit. Dans le rapport de Tech Transparency Project, rien ne laisse penser qu’Apple est ou était au courant que les minorités ouïghoures étaient utilisées par Lens Technology, comme le reste du rapport l’affirme.

Apple a toujours pris des décisions en faveur du respect des règles du code du travail. La firme a une des chartes internes les plus strictes de toute l’industrie et ses sous-traitants sont obligés de la suivre à la lettre s’ils ne veulent pas perdre leur précieux contrat avec la Pomme.

Ce fut notamment le cas de Pegatron, ou plus récemment de Wistron. Le sous-traitant taïwanais a été visé par de nombreuses enquêtes internationales après les émeutes de ses employés dans son usine du sud de l’Inde. Si les revendications des salariés de Wistron sont avérées, le contrat avec Apple pourrait s’envoler pour de bon.

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Par : Keleops AG

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