TikTok assigné en justice par des familles endeuillées en France
Plusieurs familles, dont certaines endeuillées, décident d’assigner TikTok en justice, lui reprochant les contenus choquants circulant sur l’application et la non protection des mineurs.
TikTok fait partie des réseaux sociaux les plus populaires au monde et dépasse nettement le milliard d’utilisateurs actifs tous les mois. Difficile de savoir combien d’adolescents possèdent un compte sur la plateforme, mais ils s’y trouvent en nombre. Bien trop pour Emmanuel Macron, qui se positionnait plus tôt dans l’année en faveur de l’interdiction du téléphone avant 11 ans et des réseaux sociaux avant 15 ans. Il est régulièrement reproché à TikTok de laisser circuler les contenus inadaptés, voire choquants, même sous les yeux des mineurs. Voilà pourquoi sept familles assignent la plateforme devant le tribunal judiciaire de Créteil.
Plusieurs familles assignent TikTok en justice suite aux suicides et tentatives de suicide de jeunes filles
Sept familles ont décidé d’assigner TikTok en justice sous l’égide du collectif Algos Victima, une grande première en France. Elles souhaitent faire reconnaître la responsabilité du réseau social dans la dégradation de l’état de santé mentale et physique de leurs adolescents. Les familles représentées par Laure Boutron-Marmion reprochent à TikTok l’absence de modération des contenus en lien avec le suicide, l’automutilation et les troubles alimentaires. L’absence d’un système permettant de protéger les mineurs de ces vidéos est aussi pointée du doigt. En lançant cette procédure civile, elles espèrent que le tribunal judiciaire de Créteil reconnaîtra la responsabilité de la plateforme.
Deux jeunes filles des familles, Marie et Charlize, âgées de 15 ans, ont mis fin à leurs jours, tandis que quatre autres ont tenté de faire de même. « L’algorithme a capté le style de ses recherches, et lui a proposé d’autres contenus, qui ont été de pire en pire, sur la dépression, ou encore les scarifications. TikTok a amplifié son malaise, à force de l’abreuver de contenus que les ados de son âge ne devraient jamais voir », confie Delphine, la mère de Charlize, à Franceinfo.
Une des adolescentes s’est retrouvée confrontée à des troubles anorexiques. De son côté, Maele a découvert TikTok à 14 ans, alors qu’elle subissait du harcèlement scolaire. Elle est rapidement tombée sur des vidéos d’incitation à l’automutilation ou au suicide avant de passer à l’acte à plusieurs reprises, sans perdre la vie. « TikTok m’a encouragé à mettre fin à mes jours en donnant des astuces pour aller acheter des médicaments ou quoi utiliser pour se faire du mal », explique-t-elle.
TikTok, qui explique dans sa charte s’engager « à fournir aux adolescents et aux familles des outils et des ressources pour aider chacun dans son parcours de bien-être numérique », n’a pas encore fait de commentaire. Rappelons qu’il existe un moyen de signaler les vidéos choquantes sur TikTok. En outre, la ligne Suicide Écoute est disponible 24h/27 et 7j/7 au 01 45 39 40 00.
Marcos78
4 novembre 2024 à 13 h 28 min
Enfin un bon retour de bâton! Il faut vraiment ne pas faire attention à l’éducation de ses enfants pour les laisser se faire piéger par ce type d’application au but plus créatif et malsain.
Haznut
4 novembre 2024 à 16 h 04 min
TikTok est toxique, à l’instar de bon nombre de réseaux sociaux.
Il a été prouvé que quelques secondes suffisent à créer l’intérêt, et quelques minutes à initier un sentiment d’addiction. Ces programmes ont été conçu pour cela.
En réponse au commentaire plus haut, c’est facile à dire cela, mais la réalité est plus complexe et difficile. Quand un ou une ado qui possède un téléphone tombe dans TikTok par ses amis à l’école, il aura facilement tendance à cacher son abonnement et sa consommation du réseau à ses parents, par crainte, inhibition ou rébellion, d’autant plus si ceux-ci sont hostiles à TikTok. Même de bonne volonté, les parents découvrent les dégâts (qui surviennent très rapidement) souvent trop tard.