Sideloading : pas d’impact significatif sur les revenus de l’App Store ?
Le combat d’Apple contre cette pratique est souvent jugé illégitime par la critique.
Seulement 30% : c’est le nombre d’utilisateurs d’iPhone qui seraient prêts à sauter le pas pour installer une app directement depuis le site web du développeur en lieu et place du traditionnel App Store. Le chiffre nous vient de la banque d’investissement américaine Morgan Stanley, dont les actifs comptent parmi les plus grands groupes de la planète. L’établissement est un habitué des prédictions du genre et bon nombre d’actionnaires de la firme à la pomme lui font justement confiance en la matière.
Pour un éditeur, proposer l’accès à un service en dehors de l’App Store signe deux avantages clés. Le premier est celui du revenu : on sait qu’aujourd’hui, Apple taxe les achats intégrés à hauteur de 30% pour la plupart des créateurs. Une app de streaming qui propose ses films et séries pour 9,99 euros par mois ne rapportera donc -en théorie- que 7 euros à l’hébergeur (environ). Autre élément différenciant pour le sideloading : si une mise à jour de votre plateforme n’est pas acceptée par Apple, vous pouvez l’offrir à vos utilisateurs via un lien externe. Ceci, car il n’est pas rare de voir même les plus gros studios pénalisés par Cupertino pour ne pas avoir respecté les conditions d’utilisation très strictes de l’App Store.
Envers et contre tous
On comprend donc aisément ce qui inquiète Apple avec le sideloading. D’une part, le géant californien risque de voir une part conséquente de ses revenus filer à l’anglaise. D’autre part, ce sont probablement les enjeux de sécurité qui rentrent en compte : on sait que les barrières à l’entrée de l’App Store sont souvent liées à la protection des données personnelles et à la lutte contre les failles, virus et autres bugs à risque.
Plusieurs cadres dirigeants d’Apple affichent ainsi ouvertement leurs griefs contre les développeurs qui “outrepassent” les limitations d’iOS de la sorte. Parmi ceux-ci, on peut, entre autres, citer Tim Cook, CEO de la société depuis le départ de Steve Jobs en 2011. C’est également le cas avec Craig Federighi, directeur technique (CTO).
Aucun danger pour la Pomme ?
Et pourtant : selon Morgan Stanley toujours, il se trouve que laisser les développeurs profiter du sideloading ne serait pas si néfaste que ça pour Apple. La demande serait ainsi relativement faible de la part des internautes. Pour le fonds, ceux-ci font en effet déjà largement confiance aux promesses de “sécurité“, de “facilité d’utilisation” et de “centralisation“ inégalées de l’App Store, si bien que peu prendraient la peine -et le temps- de faire autrement.
Ce sont d’ailleurs des forces majeures des iPhone : une ergonomie excellente et une certaine forme de dépendance.