Respect des données privées : ces 20 apps iPhone sont les plus mauvais élèves
Quelles sont les applis les plus voraces qui en veulent à vos données ?
![Listes applications](https://www.iphon.fr/app/uploads/2024/06/Listes-applications.jpg)
L’apparente gratuité de nos applications masque une économie souterraine florissante, celle des données personnelles : le nouveau pétrole du XXIᵉ siècle. NSoft, une entreprise spécialisée dans le développement de logiciels et de solutions pour l’industrie des paris et des jeux, vient de mener sa petite enquête pour savoir quelles apps/entreprises pompaient le plus de ce pétrole numérique.
Le tableau ci-dessous montre avec précision comment chaque acteur collecte ces données, et surtout à quelles fins elles sont utilisées.
Le haut du tableau n’a rien de très surprenant. © NSoft
Le prix de la gratuité : vos données personnelle
Le duo Facebook/Messenger et Instagram/Threads règne sans partage sur ce panorama numérique avec des statistiques vertigineuses : 68,6 % de données partagées avec des tiers, 85,7 % exploitées pour l’analyse comportementale, et 91,4 % dédiées à la personnalisation des fonctionnalités.
Une symétrie parfaite qui témoigne du comportement quelque peu agressif du groupe Meta en la matière : une stratégie unifiée de maximisation de l’exploitation des données. C’est assez logique quand on connaît l’entreprise : son modèle économique repose sur la collecte et l’analyse de ces données, souvent au-delà de ce qui est strictement nécessaire pour fournir ses services.
LinkedIn complète ce triptyque avec une approche plus modérée, mais tout de même intensive : 37,1 % de partage externe, 68,6 % pour l’analyse, et 74,3 % pour la personnalisation.
Amazon fait montre d’une stratégie plutôt atypique par rapport aux autres. Avec 5,7 % de partage externe, le géant privilégie explicitement une exploitation propriétaire de ses données. Son fonctionnement repose sur deux piliers : 54,3 % des données alimentent ses systèmes d’analyse, tandis que 68,6 % servent à personnaliser l’expérience utilisateur.
YouTube adopte une position que l’on pourrait qualifier de médiane : 31,4 % de partage externe, 45,7 % d’analyse comportementale, et 65,7 % de personnalisation fonctionnelle.
Pour X, la collecte repose sur trois axes principaux : 8,6 % de partage externe, 42,9 % d’analyse comportementale, et 51,4 % de personnalisation, avec 25,7 % réservés à des finalités complémentaires (cela peut comprendre des améliorations des produits et des services, de l’algorithme de recommandation ou le développement de nouvelles fonctionnalités).
Uber Eats privilégie l’efficacité opérationnelle : 31,4 % de partage, 45,7 % d’analyse, et 60 % d’optimisation fonctionnelle, sans collecte annexe déclarée.
PayPal, forcément plus sensible aux enjeux de sécurité, limite le partage à 8,6 %, consacre 25,7 % à l’analyse et 54,3 % aux fonctionnalités, tout en maintenant 65,7 % pour des usages spécifiques, probablement liés à la sécurisation des transactions.
Chez Google, les statistiques révèlent une forte orientation vers le service, avec 22,9 % dédiés au partage, 48,6 % à l’analyse et 62,9 % à la personnalisation.
De son côté, Amazon Prime Video, qui clôture ce top 10, adopte une approche plus mesurée : 8,6 % pour le partage, 42,9 % pour l’analyse et 45,7 % pour la personnalisation.
On pourrait ainsi conclure que trois modèles distincts émergent de ce tableau. Le premier, une collecte intensive des réseaux sociaux (Meta, LinkedIn) privilégiant une exploitation multidimensionnelle. Le second, caractérisé par une approche propriétaire incarnée par Amazon et YouTube, limitant le partage externe, mais maximisant l’utilisation interne. Enfin, le dernier : une collecte modérée des services spécialisés (PayPal, Google) centrée sur l’optimisation fonctionnelle. Si le doute persistait, il n’existe plus désormais : les applications les plus populaires sont précisément celles qui collectent le plus goulûment nos données.
- Les applications les plus populaires exploitent massivement nos données, avec Meta en tête, partageant et analysant les informations des utilisateurs à grande échelle.
- Trois stratégies se démarquent : la collecte intensive des réseaux sociaux, l’exploitation propriétaire de données par certaines plateformes, et une approche plus ciblée des services spécialisés.
- Quelle que soit leur approche, ces entreprises s’appuient sur nos données comme un levier économique central, confirmant que la gratuité des services a un prix caché.