Ce nouveau procès étoffe ses griefs contre Apple et Siri
Alexa et le Google Assistant sont aussi concernés, dans le cadre de procédures différentes.
Un juge californien vient d’accepter d’instruire une action de classe regroupant plusieurs clients d’Apple, estimant avoir été écoutés par Siri à leur insu. Pire : selon eux, leurs conversations auraient même été transmises à des tiers. En effet, un des plaignants explique par exemple avoir discuté d’un traitement chirurgical avec un médecin, avant qu’une entreprise qui le commercialise diffuse des publicités ciblées à son encontre.
Autre cas de figure rapporté par l’accusation : des internautes évoquant les chaussures Air Jordan de Nike et les lunettes de soleil de marque Pit Viper rapportent eux aussi avoir été visés par des campagnes pour de tels produits. Selon Jeffrey White, qui siège à la cour américaine d’Oakland et se charge du dossier, les victimes potentielles devront tout de même prouver leurs allégations.
Un débat déjà clos ?
Le groupe à l’origine de l’affaire pourrait malgré tout se voir débouté au tribunal dès la première occasion, tant la tâche qui l’attend s’annonce ardue. D’après White, il leur faudra en effet démontrer -entre autres- qu’Apple a violé la loi américaine Electronic Communications Privacy Act. Promulguée en octobre 1986, celle-ci interdit d’enregistrer quiconque à son insu, notamment en faisant appel à un appareil électronique.
Par ailleurs, le bien-fondé même de telles poursuites est remis en cause par de précédentes décisions de justice ayant justement condamné Apple pour avoir déclenché Siri sans en avertir l’utilisateur. Depuis, les méthodes utilisées par la firme pour améliorer les performances de son assistant vocal se sont ainsi sérieusement adoucies. Qui plus est, il est probable que tout ceci ne soit encore qu’une question de cookies sauvegardés lors de recherches sur le net en amont du profilage par les annonceurs…
La bête noire d’iOS
Dans ce litige, le premier juriste a d’ores et déjà choisi d’écarter une seconde thèse selon laquelle les faits reprochés à Apple seraient le signe d’un comportement anticoncurrentiel. Un argument pourtant retenu par d’autres législateurs, dont le Japon qui a ainsi pu faire plier l’App Store face aux exigences des développeurs du monde entier. Au-delà des attaques pour violation de brevet, des bugs et des informateurs asiatiques, les requêtes de consommateurs inquiets ont donc désormais une certaine incidence sur les revenus de la firme.