De nombreux virus particulièrement virulents repérés sur Mac
Avec l’avènement du tout connecté, les attaques se multiplient. Mais alors que l’on pourrait penser que Windows est la cible privilégiée des pirates, la réalité est un peu différente…
Selon une nouvelle étude signée Elastic Security Labs, 54,4% des malwares en liberté viseraient les machines tournant sous Linux aujourd’hui, contre 39,4% pour Windows et 6,2% pour macOS. Mais ce n’est pas pour autant que les machines d’Apple sont les plus protégées, d’ailleurs un virus tout ce qu’il y a de plus dangereux et à destination de ces appareils a tout juste été détecté en vente pour seulement mille dollars (environ 900 euros au taux de change actuel). Le programme est distribué via Telegram, l’une des messageries les plus privilégiées pour ce genre d’activité répréhensible.
Comme l’explique le vendeur, Atomic macOS Stealer (AMOS) – c’est son petit nom – est non seulement capable de révéler toutes les données issues du Trousseau iCloud mais aussi de les exporter à la demande. Ce service, pourtant chiffré comme l’explique son éditeur, est intégré par Apple nativement sur l’ensemble de ses ordinateurs portables et de bureau. Il s’agit d’un gestionnaire de mots de passe, qui plus est synchronisé avec le reste des périphériques de la firme à la pomme : iPhone, iPad, iPod touch…
le virus Atomic macOS Stealer en vente sur un canal Telegram © Cyble Research / Telegram
Des fonctionnalités qui font froid dans le dos
Au-delà de pouvoir piller le Trousseau iCloud d’un utilisateur, AMOS est également en mesure d’obtenir le mot de passe de verrouillage de session du Mac. Par conséquent, en en prenant possession, un éventuel pirate aurait alors la possibilité de prendre le contrôle total de la machine et d’en désactiver la plupart des sécurités locales. Il existe bien d’autres barrières comme celle du réseau Localiser qui demandent de renseigner le code d’accès de son identifiant Apple pour valider certaines opérations, mais ce n’est pas toujours suffisant pour tenter de faire face à ces dangers, surtout en dernière minute.
Pour aller plus loin, AMOS peut aussi accéder aux wallets de cryptomonnaie des utilisateurs de différents navigateurs comme Google Chrome, Mozilla Firefox, Microsoft Edge, Vivaldi ou encore Brave. De nombreux logiciels basés sur le même moteur de rendu donc, mais Safari ne semble pas pouvoir être atteint avec le virus. On peut donc supposer que les nombreuses limitations mises en place par Apple, son développeur, portent leurs fruits ici. En tout cas face à cette menace en particulier, mais pas toujours puisque le programme a tout de même pu être épinglé pour une faille de sécurité relativement inquiétante récemment.
Quelles sont les principales menaces ?
Parmi les risques que les internautes seraient les plus à même de rencontrer, les chevaux de Troie représentent apparemment 80,5% de tous les logiciels malveillants détectés par Elastic Security Labs. Ce type de programme, qui semble à l’origine de bonne foi et peut être installé par l’utilisateur lui-même sans la moindre crainte, contient en réalité une fonctionnalité pirate qui peut se déclencher à l’insu de celui-ci. Selon une étude de l’Association of Internet Security Professionnals datant de 2014, le nombre d’ordinateurs infectés par ce type d’app était alors de 73% : la tendance est donc à la hausse.
les principales menaces qui peuvent infecter les ordinateurs en 2023 © Elastic Security Labs
Après les chevaux de Troie et toujours selon notre source du jour, ce sont apparemment les mineurs de cryptomonnaie et les ransomwares (rançongiciel dans la langue de Molière) qui s’accaparent les plus grosses parts de marché avec respectivement 11,3% et 3,7% des appareils vérolés à leur merci. Pour rappel, les ransomwares sont pour leur part des logiciels qui “prennent en otage” les données personnelles des utilisateurs et demandent de payer une rançon en ligne – souvent en Bitcoin – pour y accéder de nouveau. Pendant la séquestration, les fichiers sont cryptés, si bien que les entreprises sont les premières victimes de ces attaques car gérant les dossiers de leurs clients, plus sensibles.
Bien se protéger sur Mac
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe tout de même quelques bonnes pratiques pour se protéger du mieux que possible sur Mac. En voici quelques-unes :
- autant que possible, ne télécharger que des applications issues de l’App Store : Apple dispose de son propre processus de vérification, qui scanne la boutique à la recherche de menaces et refuse les clients à risque
- installer un bon antivirus
- utiliser un préservatif pour vos périphériques USB dans les lieux publics
