Le modem C1 d’Apple enfin mis à l’épreuve : une alternative crédible à Qualcomm ?
Ce changement de modem était-il une bonne idée ?

Vous le savez sûrement, l’iPhone 16e, commercialisé depuis la fin du mois dernier, est le tout premier téléphone d’Apple à intégrer le modem maison d’Apple : la fameuse puce C1. D’un point de vue énergétique, celle-ci n’a pas déçu, mais qu’en est-il de ses performances réseau ? Ookla, entreprise américaine spécialisée dans les tests de performance Internet et les diagnostics de réseau, a rendu ses premières conclusions. Elles sont assez nuancées, mais elles ne concernent pour le moment que trois opérateurs américains : T-Mobile, AT&T et Verizon.
Des débits variables selon l’opérateur
Sur les réseaux d’AT&T et Verizon, les utilisateurs de l’iPhone 16e bénéficient de débits descendants médians supérieurs à ceux de l’iPhone 16. Paradoxalement, chez T-Mobile, la tendance s’inverse avec un écart considérable : 264,71 Mbps pour le 16e contre 357,47 Mbps pour le 16 classique, soit une différence de 24 %.
Cette disparité s’explique par les spécificités du réseau T-Mobile, qui est le seul opérateur à avoir déployé sur le sol américain un réseau 5G autonome (SA) à l’échelle nationale. Contrairement aux réseaux 5G non-autonomes qui s’appuient encore partiellement sur les infrastructures 4G, le réseau SA de T-Mobile fonctionne indépendamment avec ses propres équipements de cœur de réseau. Une infrastructure de pointe devant laquelle la puce C1 montre ses limites par rapport au modem Qualcomm, ce dernier étant déjà optimisé pour tirer pleinement parti de l’architecture réseau de T-Mobile.
Les zones de faible couverture : terrains de jeu favoris de la C1
L’iPhone 16e surpasse le 16 partout où le réseau est plus difficilement accessible. Pour les utilisateurs situés dans le 10ᵉ percentile inférieur (ceux avec les débits les plus faibles), la C1 offre systématiquement de meilleures performances sur les trois opérateurs. Chez T-Mobile, par exemple, ces utilisateurs atteignent 57,34 Mbps avec le 16e, contre seulement 27,27 Mbps avec l’iPhone 16 classique. Pour les zones rurales, qui composent une grande partie du territoire américain, le 16e a donc largement l’avantage.
À l’inverse, dans les conditions optimales (90ᵉ percentile), l’iPhone 16 distance largement le 16e. Les abonnés T-Mobile équipés du 16 dernier atteignent des débits descendants médians de 889,83 Mbps, tandis que les propriétaires du 16e plafonnent à 627,01 Mbps.
Cela s’explique, là aussi, par des facteurs techniques. L’absence de support mmWave sur le 16e, une première pour un iPhone commercialisé aux États-Unis, limite ses performances dans les zones couvertes par ces fréquences. La C1 peut seulement combiner trois « voies de circulation » pour les données entrantes (téléchargements), quand les modems Qualcomm standard en gèrent quatre, et les versions premium jusqu’à six.
Pour les données sortantes (envoi de fichiers, vidéos en direct), la différence est encore plus marquée : le modem d’Apple ne peut utiliser qu’une seule « voie » à la fois, alors que les solutions Qualcomm peuvent en combiner plusieurs simultanément. Pour imager, on pourrait comparer la C1 à une route à sens unique et les modems Qualcomm à une autoroute à plusieurs voies dans les deux directions.
Gardons tout de même à l’esprit qu’il est difficile de transposer directement ces résultats à la France ; il faudra donc attendre des tests effectués dans l’Hexagone pour nous faire une idée des performances à la maison. Néanmoins, les résultats sont tout de même assez encourageants pour une première itération, surtout que l’on sait qu’Apple travaille déjà sur une nouvelle version de la puce.
- Le modem C1 de l’iPhone 16e offre des performances contrastées selon les opérateurs, surpassant l’iPhone 16 sur AT&T et Verizon, mais affichant un net retard sur T-Mobile.
- Il se distingue dans les zones à faible couverture, où il délivre des débits plus élevés que son prédécesseur, mais peine à rivaliser dans des conditions réseau optimales.
- L’absence de certaines technologies avancées, comme le support mmWave et une agrégation de fréquences plus limitée, explique ses performances inégales.