L’Inde veut empêcher WhatsApp de déployer sa mise à jour décriée
Le gouvernement estime que les changements prévus enfreignent les lois du pays.
C’est une polémique qui n’en finit plus de durer. En janvier dernier, WhatsApp a demandé à ses utilisateurs d’accepter le transfert d’une partie de leurs données personnelles vers les autres services de Facebook. Dans l’UE et en France, ces changements sont toutefois plus complexes et le Règlement général sur la protection des données donne des garanties aux citoyens. Cela n’a pas empêché de nombreux internautes de passer chez la concurrence et des services tels que Signal ou Telegram.
Face à ce tollé, Facebook a finalement décidé de décaler la mise à jour au 15 mai prochain. Ce report n’a pas empêché les autorités indiennes de monter au créneau. Ainsi, le 20 janvier dernier, le gouvernement a transmis un mail au responsable de WhatsApp, Will Cathcart, qui se voulait très direct. Il déplorait : « de graves préoccupations concernant les implications pour le choix et l’autonomie des citoyens indiens … Par conséquent, vous êtes appelé à retirer le changements proposés ».
Des accusations rejetées par WhatsApp
Deux mois plus tard, la menace est encore montée d’un cran. Le gouvernement a envoyé un courrier à la Haute Cour de Delhi, une des instances judiciaires les plus importantes du pays. Il critique toujours ces évolutions sur le fond et demande aux juges d’empêcher le déploiement de cette mise à jour :
Les réseaux sociaux ont été utilisés ces dernières années par des milliards de personnes dans le monde et des millions d’Indiens dépendent aujourd’hui de WhatsApp. Par conséquent, les informations personnelles sont partagées à un niveau énorme. Ces données sont susceptibles d’être utilisées à mauvais escient si le géant des réseaux sociaux décide de vendre ou d’exploiter ces datas à un tiers.
WhatsApp n’a pas manqué de réagir à ces accusations par le biais d’un porte-parole : « Comme nous l’avons dit en janvier lorsque cette question a été soulevée pour la première fois: nous souhaitons souligner que cette mise à jour n’élargit pas notre capacité à partager des données avec Facebook. Notre objectif est de fournir de la transparence et de nouvelles options disponibles pour interagir avec les entreprises afin qu’elles puissent servir leurs clients et se développer. WhatsApp protégera toujours les messages personnels avec un chiffrement de bout en bout afin que ni WhatsApp ni Facebook ne puissent les voir. »
Un bras de fer est donc engagé entre le service de messagerie et le gouvernement indien. L’enjeu est de taille pour l’application qui compte plus de 400 millions d’utilisateurs sur place.