Le co-créateur d’Apple défend TikTok face au vote des députés
Selon lui, cette interdiction est hypocrite.
Mercredi 13 mars 2024, les députés de la Chambre des représentants des États-Unis ont adopté un texte de loi qui menace l’existence de TikTok chez l’oncle Sam. Pour l’instant, le texte doit encore être validé par le Sénat.
Depuis que TikTok opère aux États-Unis, le réseau social est souvent attaqué par diverses autorités américaines. La plateforme est notamment pointée du doigt pour avoir rendu de nombreux jeunes dépendants à son application, en particulier en optimisant ses algorithmes de suggestions, parfois de manière douteuse.
L’autre accusation qui revient couramment sur le tapis est que le gouvernement chinois se sert de l’application pour espionner, et éventuellement manipuler les citoyens américains. Ces derniers arguments sont en partie ceux pour lesquels TikTok risque d’être définitivement banni de l’App Store, du Play Store et des services d’hébergements aux USA. La question du bannissement de TikTok se pose depuis longtemps par les autorités américaines. Cependant, elle a au fil du temps perdu du terrain, jusqu’à ce que les événements d’octobre ne prennent de l’ampleur dans le paysage médiatique.
Comme le précise Le Monde à ce propos :
l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, a relancé les attaques contre l’application utilisée par 170 millions d’Américains, en raison du déferlement de vidéos jugées propalestiniennes sur le réseau social.
Dorénavant, si le Sénat valide le vote des députés, TikTok sera banni ou vendu. Il reste en effet une alternative au réseau social pour continuer d’opérer, qui est de se séparer de sa maison mère ByteDance dans les 6 mois. Des investisseurs seraient d’ailleurs déjà sur le coup, prêts à reprendre la main. On parle notamment de Bobby Kotick , qui vient de quitter Blizzard.
Les autorités américaines considèrent ByteDance, qui est pour le moment propriétaire de TikTok, comme étant à la botte du gouvernement chinois. Mikie Sherrill, une députée ayant voté pour le texte de loi affirmait juste avant le scrutin :
« Il est très dangereux que le Parti communiste chinois contrôle une source d’information essentielle pour des millions d’Américains, y compris pour de nombreux adolescents et enfants dont la santé mentale a été affectée par l’application ». Le cofondateur d’Apple Steve Wozniak a réagi à cette affaire et s’est montré un poil critique face à la décision de la chambre.
De l’hypocrisie selon le créateur d’Apple
Dans une interview accordée à CNN, Steve Wozniak se dit reconnaissant des efforts mis en place par les autorités américaines pour assurer sa confidentialité. En revanche, il pointe tout de même du doigt une certaine « hypocrisie » dans l’affaire concernant l’interdiction de TikTok. L’homme affirme : « mais mon Dieu, regardez de quoi nous accusons TikTok, puis regardez Facebook et Google. C’est comme ça qu’ils font leurs affaires ».
Selon lui, les GAFAM opèrent tous de manière identique à TikTok, et le modèle que la chambre pointe du doigt a été pensé par ces mêmes géants du web, mais ne sont jamais inquiétés de leurs pratiques.
Tout le monde doit être logé à la même enseigne
Le pionnier de Cupertino poursuit en prônant une certaine équité entre les différents pays et entreprises. Il n’y a selon lui pas lieu d’interdire une application, et pas une autre. Le discours de Wozniak fait écho avec les récents agissements de la Maison Blanche, qui espionne certains citoyens illégalement, et qui soutient par ailleurs fortement le projet de loi.
On se rappelle également que cette même chambre, qui veut exclure TikTok, avait voté une loi pour s’octroyer le droit de surveiller les communications mondiales sans mandat, y compris celles des Français.