L’AFP attaque Twitter en justice à propos des droits voisins
Elon Musk vient de découvrir le principe des droits voisins. Une rencontre qu’il aurait préféré éviter.
L’Agence France Presse vient d’annoncer qu’elle poursuivait Twitter (X) en justice pour non respect des droits voisins. Cette notion juridique a fait son apparition en 2019 dans le droit européen mais ne dispose d’aucun équivalent dans le pays de l’Oncle Sam.
Concrètement les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Instagram sont désormais obligés de payer les médias pour la publication de leurs contenus. L’information permettant d’augmenter le trafic sur les réseaux sociaux, ces derniers se doivent de rémunérer les groupes de presse auteur de cette information.
Elon Musk trouve cette demande “bizarre”
Une vision des choses qui ne plaît évidemment pas à Elon Musk. Dans un message il trouve la situation “bizarre”. Il ne comprend pas qu’on lui demande de payer des journalistes alors que Twitter est l’une des premières sources d’origine du trafic des sites d’information.
En effet une partie de l’audience qui se connecte à l’AFP (et aux autres titres de presse) vient de Twitter. Le réseau social sert déjà les intérêts des médias en augmentant leur fréquentation. Mais selon le droit européen, cette redirection de l’audience n’interfère pas dans le calcul de la rémunération des journalistes.
Cette demande de l’AFP n’a rien d’inédite, au début du mois trois groupes de presse français (Le Monde, Le Figaro et Les Échos-Le Parisien) ont eux aussi attaqué Twitter en justice.
[A DEROULER]🧵
Droit voisin: l'AFP assigne Twitter, rebaptisé X, en justiceL'Agence France-Presse a assigné le réseau social en justice afin d'obtenir des éléments lui permettant de négocier une rémunération pour l'utilisation de ses contenus sur la plateforme #AFP 1/4 pic.twitter.com/qyQfcaFMSb
— Agence France-Presse (@afpfr) August 2, 2023
L’AFP affronte Twitter, le Canada s’occupe de Facebook
L’AFP est donc dans son droit, elle qui est déjà entrée en contact avec Facebook pour les mêmes raisons. Les droits voisins, principes de protection du droit d’auteur complètement inconnus aux États-Unis ont également fait parler d’eux au Canada. Sous l’impulsion du premier ministre Justin Trudeau le groupe Meta est entré en négociations avec plusieurs titres de presse dans le pays.
Des discussions houleuses qui n’ont pour l’heure abouti qu’au départ des comptes d’information du réseau social. Un résultat bien loin de l’objectif initial du gouvernement canadien qui espérait renflouer les caisses de ses médias après deux ans très compliquées avec la crise sanitaire.