La France pourrait bientôt ne plus compter que trois opérateurs mobiles majeurs
Le marché des télécoms français s’apprête à connaître un bouleversement historique.

Il y a plus de 11 ans, en mars 2014, Bouygues Telecom tentait de racheter SFR pour 10,5 milliards d’euros. À l’époque, le groupe de Martin Bouygues justifiait cette offre par la nécessité de mutualiser les investissements pour développer la fibre et la 4G. Cette consolidation du marché est revenue régulièrement dans le débat, notamment en 2018 lorsque les PDG d’Orange et de SFR évoquaient un probable retour à trois opérateurs « assez rapidement ».
Plus récemment, en février 2024, vous avez peut-être entendu parler de la vente de La Poste Mobile. L’opérateur, détenu à 49 % par SFR et 51 % par La Poste, a finalement choisi Bouygues Telecom comme repreneur pour la somme de 950 millions d’euros. Une première étape qui annonçait peut-être un mouvement plus large.
SFR officiellement sur le marché
La situation de SFR semble désormais clarifiée. Pour la première fois depuis plus de 10 ans, un vendeur se profile officiellement sur le marché des télécoms français. Patrick Drahi, fondateur d’Altice et propriétaire de SFR, souhaiterait « tourner la page des télécoms en France » selon plusieurs sources proches du dossier.
Cette décision intervient après l’accord signé avec les créanciers fin février, qui a permis de réduire la dette d’Altice France de 8,6 milliards d’euros. Ces créanciers, entrés au capital à hauteur de 45 %, n’ont pas de projet industriel et cherchent avant tout à récupérer leur mise. Un contexte qui ouvre une fenêtre d’opportunité pour une cession rapide.
Les opérateurs français s’activent déjà en coulisses. Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad (Free), s’est dit « très pragmatique » face à cette perspective, tandis qu’Orange et Bouygues ont rencontré des banques d’investissement pour discuter du sujet. Tout le monde est en train de dépoussiérer les vieux dossiers des années 2016, confirme un acteur du secteur.
Un processus complexe qui s’annonce semé d’embûches
La vente de SFR dans son ensemble reste cependant un défi réglementaire. Avec 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, représentant environ un quart du marché français, l’opérateur ne peut être repris intégralement par un concurrent sans créer un duopole inacceptable pour les autorités de la concurrence.
La solution la plus probable serait donc une vente à la découpe. Un opérateur porterait l’opération et s’entendrait avec les deux autres pour répartir les actifs : base clients, fréquences, infrastructures, boutiques… Bouygues Telecom apparaît comme le candidat naturel pour orchestrer ce démantèlement, notamment grâce à l’accord de mutualisation des réseaux mobiles qu’il partage avec SFR depuis 2014.
Le contexte réglementaire semble aujourd’hui plus favorable. Le rapport Draghi préconise une vision plus souple des fusions-acquisitions des entreprises. De son côté, le Royaume-Uni vient d’autoriser un rapprochement entre Vodafone et Three, dans un marché pourtant plus concentré que la France. « C’est un alignement de planètes qui n’a jamais existé par le passé », note une source proche du dossier.
La question du prix reste néanmoins centrale. Patrick Drahi, qui a démontré sa capacité à bien vendre ses actifs avec BFMTV-RMC, chercherait une valorisation supérieure à 20 milliards d’euros pour SFR. Une bataille de négociation qui s’annonce féroce entre des dirigeants qui « se connaissent par cœur ».
Plusieurs scénarios sont envisagés si la vente de SFR se confirme :
- Vente en bloc avec maintien de la marque SFR sous un nouveau propriétaire.
- Démantèlement et répartition des actifs entre Bouygues, Orange et Free.
- Absorption partielle (réseau ou clients) tout en gardant SFR comme marque.
- Reprise par un fonds ou acteur étranger avec maintien temporaire de l’identité SFR.
Rappelons que l’opérateur mobile SFR a perdu environ 2 millions d’abonnés sur les 24 derniers mois. La satisfaction client de l’opérateur rouge semblait pourtant avoir grimpé ces derniers temps, notamment pour sa branche « RED by SFR ».
Soldaf inconu
7 avril 2025 à 23 h 38 min
Surpris que ça n’arrive que maintenant.
Mauvais opérateur qui paye ses ouvriers le plus bas possible.
Il l’avait dit une année qu’il regretterait qu’en France il y avait un SMIG obligatoire car il payerait bien en dessous.
Il manquera pas à tout le monde.
aldo
8 avril 2025 à 7 h 20 min
je partage totalement 👍 votre avis
pat
13 avril 2025 à 10 h 18 min
Mauvais service client, il disparaît on ne pleurera pas