iPhone : Apple doit aussi défendre son système fermé aux USA
Aux États-Unis, un projet de loi pourrait imposer le sideloading (l’installation d’applications qui ne sont pas sur l’App Store) sur iOS. Opposé à cette mesure, Apple évoque les risques liés à la sécurité des utilisateurs.
L’une des principales différences entre iOS et Android est qu’Apple n’autorise pas les utilisateurs de l’iPhone à télécharger des applications qui ne sont pas sur la boutique d’apps officielle, l’App Store. Google, de son côté, est plus ouvert. En effet, s’il existe un équivalent de l’App Store sur Android, les utilisateurs peuvent utiliser des boutiques tierces, ou même télécharger un fichier .apk pour installer « manuellement » une application.
Et alors qu’Apple est toujours en conflit avec Epic, un projet de lui est actuellement à l’étude pour encadrer les géants du numérique. Celui-ci, s’il est adopté par le Congrès, obligerait Apple à autoriser le sideloading, ou l’installation d’applications qui ne sont pas sur l’App Store.
Apple évoque les risques de sécurité
Bien évidemment, Apple tient à garder le contrôle qu’il exerce sur iOS. Aussi, afin de défendre son système fermé, la firme de Cupertino utilise la sécurité comme principal argument. En substance, d’après Apple, s’il autorisait les utilisateurs d’iPhone à installer des apps qui n’ont pas été approuvées par l’App Store, cela faciliterait l’entrée des logiciels malveillants sur la plateforme.
Alors que le projet de loi est toujours à l’étude, Apple doit défendre son modèle. Comme le rapporte un article publié par Reuters, la firme a récemment envoyé une lettre à des membres clés du comité judiciaire du Sénat américain, après qu’un expert en cybersécurité ait déclaré que les préoccupations de la firme en ce qui concerne le sideloading sont « infondées ».
Selon l’article de Reuters, dans son argumentaire, Apple aurait expliqué que dans la plupart des cas, les logiciels malveillants n’accèdent pas au système via des moyens techniques, mais en trompant l’utilisateur pour que celui-ci fasse un téléchargement. Et toujours selon Apple, le contrôle des applications par l’App Store « crée une barrière élevée contre les escroqueries les plus courantes utilisées pour distribuer des logiciels malveillants. »
« Il existe de nombreuses preuves montrant que les magasins d’applications tiers sont un vecteur clé de logiciels malveillants sur les plates-formes qui prennent en charge ces magasins », lirait-on également sur cette lettre.
Notons qu’en plus du sideloading, ce projet de loi pourrait également obliger Apple et Google à autoriser les développeurs d’applications iOS et Android à utiliser des moyens de paiements tiers (pour les achats d’abonnements ou de services sur les apps), sur lesquels ces géants du numérique ne prélèveront pas de commission.
En Europe, un projet de loi similaire est dans les tuyaux. Il s’agit du Digital Market Act. Et comme le projet de loi américain, le DMA pourrait également obliger Apple à accepter le sideloading. Cela permettrait par exemple aux utilisateurs de l’iPhone à installer Fortnite, même si ce jeu n’est plus disponible sur l’App Store.