I.A. et vie privée : comment empêcher les I.A. de s’entraîner sur nos requêtes ?
Avez-vous déjà songé que vos conversations avec les chatbots alimentent l’intelligence de ces machines ?

Chaque jour, vous dialoguez peut-être avec ChatGPT, Claude ou Gemini sans réaliser que vos échanges peuvent devenir la matière première de leur évolution. Derrière l’interface épurée de ces assistants virtuels se dissimule pourtant un enjeu extrêmement important : votre vie privée. Si certaines plateformes vous offrent la possibilité de vous extraire de ce cycle d’apprentissage, d’autres vous imposent leurs conditions sans alternative. Vous méritez toutefois de décider si votre recette de tarte aux pommes ou votre programme sportif quotidien serviront à perfectionner l’algorithme qui vous répond.
Voilà quelques conseils que nous donne la Mozilla Foundation pour garder un peu la main sur vos données, et bloquer, quand c’est possible, leur collecte.
Comment protéger vos conversations des regards artificiels
Lorsque vous utilisez ChatGPT sans compte, un simple détour par l’icône en forme de point d’interrogation dans le coin inférieur droit (ouvrez l’oeil, il est petit) vous permet d’accéder aux paramètres et de désactiver l’option Améliorer le modèle pour tous. Si vous possédez un compte, vous serez en revanche contraint de passer par le portail officiel d’OpenAI et d’envoyer une demande directement en cliquant sur Make a Privacy Request en haut à droite. Cela vous permettra de signifier votre refus.
Votre entreprise utilise-t-elle la licence professionnelle ? Vos échanges sont alors automatiquement exemptés d’exploitation. Quant aux GPT personnalisés (versions spécialisées de ChatGPT, que vous pouvez créer pour des tâches spécifiques, sans avoir besoin de coder), leur politique dépend entièrement de leur créateur – renseignez-vous bien avant de partager vos pensées.
Le Chat de Mistral AI vous contraint à passer à la version payante pour espérer préserver vos données, via une demande explicite auprès du support. Microsoft adopte une position encore plus ferme avec Copilot : aucune option de retrait pour vous en tant qu’utilisateur individuel, allant jusqu’à exploiter vos informations personnelles pour nourrir ses modèles. Seul votre environnement professionnel peut vous garantir cette protection, à condition d’utiliser une licence Entreprise.
Entre gardiens et prédateurs de données : identifiez vos véritables alliés
Certaines plateformes se positionnent comme les défenseurs de votre vie privée. Claude 3.7, chatbot d’Anthropic ne vous impose rien : l’utilisation de vos requêtes pour l’entraînement nécessite votre accord explicite.
HuggingChat, un chatbot open source, va plus loin en vous promettant une confidentialité totale sous l’égide du principe « Privacy by Design ». La confidentialité est intégrée dès la conception de l’outil, ce qui signifie que vos conversations vous appartiennent exclusivement, sans partage possible, même pour la recherche.
À l’opposé du spectre, Meta ne vous laisse aucune échappatoire. Vos interactions sur Facebook, Instagram ou WhatsApp constituent un terrain de chasse juteux pour ses algorithmes. La procédure théorique de suppression de vos informations personnelles ressemble davantage à un labyrinthe qu’à une véritable garantie. Peu étonnant, Meta n’a jamais vraiment joué le jeu de la confidentialité et leur site dédié semble conçu pour décourager tous ceux qui s’opposeraient à cette collecte.
Si vous utilisez Gemini, vous devez d’abord vous connecter à votre compte Google puis naviguer vers la page des activités pour désactiver l’enregistrement. Cette action vous protège partiellement, sans toutefois vous garantir que d’autres aspects de votre profil numérique ne seront pas exploités. Eh oui, Google peut utiliser des données agrégées et anonymisées pour améliorer ses services ou les vendre à d’autres entreprises, même si vous avez désactivé l’enregistrement des activités individuelles.
Vous l’aurez donc compris, chacune de vos interactions peut devenir une brique dans l’édification de l’intelligence de ces chatbots, c’est pourquoi la question vous concerne directement. Quelle part de votre identité numérique acceptez-vous de céder au nom du progrès technologique ? Votre marge de manœuvre est fine, mais pas inexistante, heureusement que des acteurs comme Mozilla Foundation sont là pour nous rappeler les bonnes pratiques.
- Certains chatbots utilisent vos échanges pour s’améliorer, parfois sans votre consentement, tandis que d’autres offrent des options pour limiter cette collecte.
- Certaines IA permettent de désactiver l’enregistrement des données, mais d’autres imposent leurs règles, en particulier dans les environnements grand public.
- Des outils comme Claude ou HuggingChat respectent davantage la confidentialité, contrairement aux IA de Meta ou de Google.