Les géants des médias disent non : Apple freiné dans sa collecte de données pour l’IA
Apple se heurte à un mur inattendu dans le développement de son écosystème d’IA.
Dans l’ombre des géants comme Google et OpenAI, Apple tente une approche plus feutrée pour entrer dans l’arène de l’IA générative. Fini le temps où l’on pouvait piocher librement dans les arcanes du web. La firme de Cupertino, consciente des enjeux éthiques et légaux, a choisi la voie de la diplomatie… et du porte-monnaie. Mais voilà que ses avances sont repoussées par ceux-là mêmes qu’elle courtise. Face à elle, un barrage improbable : un minuscule fichier texte nommé robots.txt., déployé par les éditeurs pour ralentir la collecte de données.
Un parcours qui n’est décidément pas de tout repos pour la firme à la pomme, déjà accusée d’avoir formé illégalement ses algorithmes pour développer Apple Intelligence.
La foire aux refus : quand les géants des médias font la fine bouche
De la Grande Pomme à la Silicon Valley, les grands noms de l’information font la moue face aux avances d’Apple. The New York Times, Facebook, Instagram, Craigslist, Financial Times… La liste des réfractaires s’allonge, témoignant d’une résistance de plus en plus forte.
Selon les études citées par Wired, entre 6 % et 7 % des sites à fort trafic barrent la route à l’Applebot-Extended, le robot fouineur d’Apple. Son rôle principal est d’aider à améliorer les capacités et la qualité des modèles d’IA générative de l’entreprise.
Une autre étude monte même la barre à 25 % ! Mais attention, ne nous y trompons pas : Apple n’est pas le seul à se heurter à ce mur digital. Par exemple, 53 % des sites d’information claquent la porte au nez du bot d’OpenAI et 43 % snobent Google-Extended. Apple, le petit nouveau dans le grand bal de l’IA, danserait-il sur un air différent ?
Apple semble plutôt bénéficier d’un accueil moins glacial que ses concurrents. Une ironie du sort ? Pas vraiment. Cette différence pourrait s’expliquer par l’approche plus diplomatique d’Apple, ou simplement par une moindre notoriété de son bot comparé aux géants établis de l’IA.
L’art de la négociation : faites parler les millions
Contrairement à Google, qui considère le web comme un buffet à volonté pour ses IA, Apple joue plutôt la carte du gentleman fortuné. En effet, la société place ses cartes ailleurs et propose des millions de dollars aux éditeurs pour avoir le droit de butiner leurs contenus.
Certains géants du secteur, comme le New York Times, montent au créneau juridique. « Le droit d’auteur s’applique, que des mesures de blocage technique soient en place ou non », tonne Charlie Stadtlander du quotidien new-yorkais, qui poursuit déjà OpenAI pour atteinte au copyright.
Cette bataille ne fait que commencer et elle se jouera autant dans les salles de serveurs que dans les bureaux feutrés des négociations. Dans ce nouveau Far-West ; numérique, certes ; le contenu est le nouveau pétrole, et chacun entend bien défendre son puits.
- De nombreux grands médias bloquent l’Applebot-Extended via le fichier robots.txt, freinant la collecte de données d’Apple pour l’IA.
- Apple est moins bloqué que ses concurrents (25 % contre 53 % pour OpenAI et 43 % pour Google), possiblement dû à son approche de négociation avec les éditeurs.
- Contrairement à Google, Apple propose des millions aux éditeurs pour accéder à leurs contenus.