L’Europe prépare sa réponse à ChatGPT et DeepSeek
L’initiative est soutenue par la Commission européenne.

Le ChatGPT chinois nommé « DeepSeek » est sorti il y a quelques jours, proposant des performances impressionnantes par rapport à ce qu’il consomme. Le nouveau mastodonte propose un accès gratuit au modèle R1, qui inclut une capacité de raisonnement avancé. Si le coût de développement de 5,6 millions de dollars pour R1 est jugé peu probable par les experts, sa faible consommation est bien réelle.
Une enquête récente publiée par Bloomberg suggère que DeepSeek aurait acquis 50 000 puces IA Nvidia Hooper (H100, H800 et H20) en contournant les restrictions d’exportation américaines, grâce à des intermédiaires basés à Singapour.
Le montant de ces puces est estimé à plus d’un milliard de dollars, ce qui signifie que le coût de développement pourrait être très largement supérieur à 5,6 millions. Si l’acquisition des GPU Nvidia via Singapour en contournant les lois américaines s’avère vraie, alors DeepSeek n’a bien sûr aucun intérêt à donner le coût réel de développement de son modèle « R1 ».
Alors que le nouveau venu est déjà dans le collimateur des régulateurs occidentaux, les acteurs du secteur de l’IA doivent s’adapter à cette nouvelle concurrence féroce. OpenAI a rapidement déployé ses nouveaux modèles o3-mini et o3-high, qui étaient sans doute prêts depuis un certain temps. Il est probable qu’OpenAI ait eu des échos concernant l’arrivée de DeepSeek, vu la rapidité de la riposte.
Google avec Gemini et le français Mistral ont également annoncé que leurs propres alternatives seraient bientôt disponibles. C’est dans ce contexte qu’on apprend aujourd’hui qu’un acteur européen prépare sa réponse face aux Chinois et aux Américains.
Une alliance de 20 organisations européennes
Il s’agit d’OpenEuroLLM, une initiative portée par plus de 20 institutions de recherche, entreprises et centres de calcul européens de premier plan. L’objectif ? Développer une famille de modèles de langage open source haute performance.
Menée par Jan Hajič de l’université Charles en République tchèque et Peter Sarlin, co-fondateur de Silo AI (racheté par AMD), l’alliance comprend des acteurs comme Aleph Alpha, CSC Finland et Lights On.
Soutenu par la Commission européenne avec un budget de 52 millions d’euros, le projet vise à renforcer la souveraineté numérique du continent face aux géants américains et chinois. OpenEuroLLM promet des modèles ouverts, transparents et adaptables aux besoins spécifiques des entreprises et services publics européens.
Un enjeu stratégique pour l’Europe
Face à la menace représentée par les avancées fulgurantes des États-Unis et de la Chine, l’Europe joue son avenir numérique. Selon Peter Sarlin, il ne s’agit pas simplement de créer un chatbot grand public, mais de bâtir l’infrastructure IA permettant aux entreprises européennes d’innover. Qu’il s’agisse d’assistants médicaux spécialisés ou de services financiers, l’objectif est de fournir des outils sur mesure, contrôlés et adaptés au contexte local.
OpenEuroLLM incarne selon lui l’espoir d’une troisième voie, respectueuse des valeurs démocratiques et de la diversité linguistique et culturelle du continent. Les premiers modèles devraient être disponibles d’ici quelques mois.
ETiPhoneMaison
3 février 2025 à 20 h 38 min
Ce sera avec des processeurs Intel 8086 . 😂
aldo
4 février 2025 à 9 h 21 min
😂😂😂😂😂