L’arroseur arrosé : Epic verse 6 millions de dommages & intérêts à Apple
Qui s’y frotte s’y pique ou quand on cherche on trouve.
La semaine dernière, la cour a statué en faveur d’Apple pour tenter de conclure le procès retentissant qui oppose la firme au développeur Epic Games. C’est pourtant ce dernier qui avait initié le conflit, non seulement en outrepassant le système d’achat intégré d’iOS mais aussi en attaquant directement la Pomme devant les tribunaux. Un excès de zèle qui lui aura coûté la rondelette somme de six millions de dollars, mais pas que.
En effet, alors que ce montant est déjà composé des dettes de Fortnite envers l’App Store et des intérêts qui en découlent pour avoir payé Cupertino plus tard, les dépenses juridiques de la firme de Tim Sweeney s’ajoutent forcément au total. Ce dernier semble désormais logiquement sur un siège éjectable : avec Sony, Disney et Tencent autour de la table, le manque de sérieux et l’impulsivité du dirigeant à l’origine de ce dossier font tache.
Epic has paid Apple $6,000,000 as ordered by the court. pic.twitter.com/trulCfjE9S
— Tim Sweeney (@TimSweeneyEpic) September 13, 2021
Des conséquences néfastes à long terme ?
Le chiffre d’affaires d’Epic Games n’est pas révélé publiquement, étant donné que l’entreprise n’a ouvert son capital qu’à des investisseurs privés avec un large portefeuille. Les récents documents révélés par la justice montrent cependant que le studio a généré plusieurs milliards de dollars par an en 2018 et en 2019, ce qui devrait probablement se confirmer sur les périodes suivantes.
En soi, il y a donc de faibles chances pour que ces six millions impactent durablement les finances de la société américaine. Sa marge brute reste néanmoins la grande inconnue de ce débat. Qui plus est, sa constance à réaliser régulièrement des levées à six voire dix chiffres plusieurs fois par an interroge quant au liquide disponible en interne. Dernier argument en défaveur du CEO : la (désormais) défense a choisi de faire appel du verdict…
Apple est loin d’en avoir fini avec les États-Unis
Mieux vaut tout de même ne pas crier victoire trop vite, comme ont pu le faire les avocats des équipes de Tim Cook. En effet, la juge en charge de l’affaire a aussi considéré que celles-ci devraient ouvrir les conditions d’utilisation de l’App Store aux moyens de paiement externes, bien que la question du monopole ait été évincée du dialogue. Il est donc possible que l’éditeur de la plateforme voit aussi de sérieux montants disparaître de ses résultats trimestriels, n’en déplaise à sa stratégie de communication assez maladroite à ce propos.