Comment les grands éditeurs influencent le sort de l’App Store
En utilisant vos applications, vous participez peut-être à instaurer de véritables changements au sein de la politique de la boutique.
Un nouveau dossier signé Protocol a pu étudier en profondeur le fonctionnement de la Coalition for App Fairness. Cette organisation, créée il y a maintenant un peu plus d’un an, réunit plusieurs développeurs (Deezer, Spotify, Tile…) qui souhaitent faire évoluer les conditions d’utilisation de l’App Store en leur faveur. Plusieurs points noirs sont ainsi régulièrement soulignés par la critique au sein de cette règlementation.
L’association les classe en plusieurs grandes catégories. D’une part, celle-ci estime qu’iOS se comporte de façon anticompétitive, ce que confirment d’ailleurs les inquiétudes de la Commission européenne à ce sujet. Un deuxième problème, quant à lui, est la taxe de 30% prélevée par Apple sur chaque achat intégré, qui vaut un ban à tous ceux qui tentent de la contourner malgré de récentes avancées en la matière.
Des désaccords au sein du groupe ?
Protocol rapporte cependant que même si la mission principale de la coalition semble claire, certains de ses membres auraient encore du mal à aligner leur discours. Quand certains voudraient s’attaquer à Apple de façon plus agressive, d’autres préfèreraient en effet calmer le jeu. Craignent-ils aussi des sanctions à leur encontre, comme ce fut le cas pour Epic Games avec son jeu vidéo Fortnite ? Peut-être…
La stratégie des plaignants reste malgré tout relativement bien organisée au premier abord, ceux-ci ayant choisi de répartir leurs opérations en fonction de leur expertise. Les sociétés proches des législateurs, par exemple, se chargent plutôt du lobbying direct tandis que d’autres, dont l’activité est davantage spécialisée en communication, interagissent davantage avec le public et les médias.
Des embauches d’envergure auraient aussi permis de faire peser les discussions dans la balance, avec notamment le cas de Mark Buse chez Match (Tinder, Hinge, Meetic) dont les contacts avec le Sénat -l’homme a travaillé pour McCain- semblent ici primordiaux.
Les États-Unis dans le viseur
Toujours d’après Protocol, les échanges de la Coalition for App Fairness avec des acteurs institutionnels se sont intensifiés outre-Atlantique, certains tentant d’influencer la régulation dans certaines régions comme l’Arizona, New York ou encore le Rhode Island et la Géorgie. Un travail qui semble d’ailleurs porter ses fruits, étant donné qu’aucun de ces états n’a encore entériné de texte de loi en défaveur de l’App Store.