Données personnelles : la CNIL réaffirme sa position contre Apple
Apple, prise à son propre de jeu en tentant de contrôler les pratiques des développeurs.
La semaine dernière, nous rapportions que la France enquête en ce moment sur Apple à propos de l’ATT. Cette option, qui signifie littéralement Anti Tracking Transparency, obligera bientôt tous les éditeurs à recueillir le consentement des utilisateurs iOS avant de pouvoir comme son nom l’indique les suivre à la trace. Une bonne nouvelle pour les internautes, mais pas du tout pour les annonceurs.
Si bien que plusieurs d’entre eux ont choisi d’en venir à interpeller la CNIL, celle-ci ayant régi par le biais de sa présidente Marie-Laure Denis dans une note interne de treize pages sur laquelle ont pu mettre la main les journalistes américains de chez Politico. On y retrouve une critique directe de la nouvelle fonctionnalité, adressée cette fois-ci à aux autorités de la concurrence locales.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais
À la fin du document, la numéro un de la CNIL en vient à se demander si Apple doit aussi s’assurer que ses clients sont d’accord pour qu’elle-même épie leur comportement. Car bien qu’il s’agisse là de son propre argument, c’est également ce qui se passe lorsqu’il s’agit de mieux définir l’audience des publicités diffusées dans l’App Store. Et évidemment, la réponse est oui : la règle doit s’appliquer à tout le monde, sans exception.
Apple, de son côté, ne semble pas véritablement s’en préoccuper. Et pour cause : la firme ne considère tout simplement pas comparables sa stratégie de ciblage et celle des autres créateurs d’application. Mais la nuance est peu claire, et la définition qu’elle s’en fait pourrait tout simplement ne pas convenir aux législateurs, qui y voient une potentielle “violation majeure de la réglementation“.
Quelles conséquences ?
Pour Tim Cook et ses équipes, cette fuite ne devrait de toute façon pas avoir de conséquence directe pour le moment. Il ne s’agit d’ailleurs ni d’une mise en garde officielle ni d’une émission de sanction, mais l’opinion est tranchée et les cadres de l’entreprise ont tout intérêt à s’en inquiéter pour ne pas devoir faire de nouveau face à la justice d’ici peu. Ce n’est pas comme si les procès s’accumulaient déjà sur le bureau de ses avocats.