À peine débarqué, le chiffrement sécurisé d’iCloud critiqué par le FBI !
Si certains applaudissent la nouveauté, les institutionnels démontrent une fois de plus leurs intérêts divergents…
Il y a tout juste quelques heures, Apple a annoncé déployer le chiffrement de bout en bout sur de nouveaux services synchronisés avec iCloud dont le format iMessage, les Notes ou les Photos. Une grande nouvelle pour tous ceux qui souhaitent profiter d’une couche de protection supplémentaire pour leurs données personnelles. Mais qui n’est malheureusement pas du goût de tout le monde, à commencer par le FBI. L’organisme a déjà été épinglé par le passé pour des faits similaires.
Cette fois-ci, c’est encore la question de la sécurité qui semble inquiéter le Bureau, un comble quand on sait que c’est également l’argument mis en avant par Apple pour promouvoir sa nouvelle fonctionnalité. Un porte-parole de l’agence explique ainsi que Cupertino limite maintenant sa capacité à lutter contre le “trafic de drogue“, le “crime organisé” ou encore le “terrorisme“. Et ce, alors même que l’on sait désormais clairement que le FBI sait déverrouiller un iPhone sans l’aide des équipes techniques de Tim Cook en cas de besoin.
Une large vague de soutien à contre-courant
Il semble malgré tout que la plupart des critiques à propos du nouveau chiffrement de bout en bout d’iCloud soient relativement positives. On peut par exemple citer le cas de l’EFF (Electronic Frontier Foundation), qui crie “victoire” en rappelant qu’Apple a par la même occasion abandonné l’analyse des photos stockées sur ses appareils. Cette solution avait été présentée au grand public sous couvert de lutte contre la pédopornographie, mais les médias ont rapidement soulevé les risques pour d’éventuels opposants politiques dans certains pays où règnent l’oppression et la surveillance massive.
Concrètement, le changement annoncé par Apple devrait cependant s’avérer assez discret pour les utilisateurs finaux. On sait qui plus est que le cryptage ne sera pas activé par défaut : il faudra s’en charger manuellement. Une option pas toujours aussi accessible pour les internautes de différentes générations…
Confidentialité VS sécurité
Le débat reste donc ouvert ; faut-il, sous couvert de réduction des dangers pour la population, restreindre l’accès de celle-ci à une meilleure défense de leur vie privée ? Ou la protection des fichiers et des appareils personnels est-elle prioritaire ? La question n’est pas tranchée et interroge aussi les législateurs : en Europe, la règlementation relative au RGPD offre par exemple des avantages certains pour les clients. Mais on sait que des entreprises comme Corellium ou le NSO Group ont aussi le soutien sans faille de gouvernements peu regardants sur leurs cibles numériques…