Comment Apple profite très largement d’un de ses fournisseurs
Il n’y a pas que la commission de 30 % sur les achats intégrés de l’App Store qui interroge…
Selon une récente enquête du média The Information, ARM gagne en moyenne 30 centimes de dollars sur chaque produit Apple vendu (soit environ 28 centimes d’euros, à l’heure où nous écrivons ces lignes). Plus précisément, les appareils dont il s’agit sont ceux qui sont propulsés par une puce de conception propriétaire. On sait, par exemple, que depuis 2020 tous les nouveaux processeurs pour Mac que dévoile la firme à la pomme sont imaginés à Cupertino. Finalement assemblés par TSMC en Asie, leur architecture est basée sur la recette gagnante d’ARM.
Le souci ? Au final, ARM ne tirerait de cette collaboration que des revenus comptant pour 5 % de son chiffre d’affaires mensuel, environ. Pourtant, Apple est aujourd’hui la première capitalisation de la planète avec une valorisation dépassant aisément les trois mille milliards de dollars. Ses gains, pour leur part, atteignent régulièrement plus de quatre-vingts milliards de dollars par trimestre.
Qui plus est, et ce même si nous ne connaissons pas exactement la date où la collaboration a officiellement débuté entre les deux parties, la valeur d’Apple à la bourse de Wall Street a été multipliée par quatre depuis 2019. Malgré tout, précisons qu’en règle générale, plus les débiteurs génèrent de revenus, moins les commissions sont conséquentes. On sait par exemple qu’Apple octroie à Amazon un passe-droit, permettant de faire baisser sa commission de 30 % sur les achats intégrés réalisés via iOS. Le chiffre final dont profite la société de Jeff Bezos atteignant moitié moins, soit 15 %.
Une négociation dure comme le fer
En réalité, le contrat passé entre ARM et Apple explique tout simplement l’origine de cette “limite”. Ses termes sont ainsi fixes, et prévalent jusqu’en 2028 – selon, là encore, les données recueillies par notre source du jour. D’ici à ce terme, le fondeur ne semble donc pas en capacité légale d’augmenter ses tarifs. Et ce, alors même qu’Apple a clairement les moyens de lui octroyer davantage de fonds.
Masayoshi Son, à la tête de SoftBank et de son fonds d’investissement Vision Fund (WeWork, Coupang, ByteDance), aurait bel et bien tenté de renégocier les termes de l’accord. Pour ce faire, le numéro un aurait même directement contacté son homologue chez Apple, à savoir Tim Cook. Mais ce dernier n’aurait pas cédé. Aux côtés d’Adam Neumann, voici donc peut-être là l’un des rares profils à pouvoir tenir tête au troisième homme le plus riche du pays au soleil levant.
D’autres candidats sont en lice…
Qui plus est, auprès de son interlocuteur asiatique, Apple n’aurait pas non plus manqué d’évoquer le recours à de potentiels concurrents, pour la conception de ses puces maison. The Information n’a semble-t-il pas retenu de noms dans le cadre de ses investigations. Mais NXP (Freescale) ou Nvidia sont, selon nous, de potentiels candidats à ce travail de titan.
Apple a tout récemment dévoilé sa nouvelle génération de processeurs propriétaires, avec déjà trois composants au menu. D’une part, le M3, disponible sur le MacBook Pro éponyme, et d’autre part les M3 Pro et M3 Max. Ces derniers sont plus puissants, mais leurs résultats de choix pourraient bientôt se voir coiffés au poteau par le futur M3 Ultra.