Premier avertissement de la part des artistes français
Ils touchent actuellement un forfait.
L’Adami, qui est un organisme de gestion collective des droits des artistes interprètes, vient de publier une tribune pour réclamer une rétribution plus juste. La tribune est signée par 7000 artistes, comprenant des artistes-interprètes, ainsi que des chanteurs/musiciens qui réalisent les bandes-son. Ces derniers touchent actuellement un forfait pour leurs prestations, mais ils aimeraient désormais être rémunérés en fonction du succès d’une œuvre. Une demande qui semble tout à fait légitime et qui fait sens, mais qui n’est toujours pas mise en place.
Une loi non appliquée
En avril 2019, une directive européenne relative aux droits d’auteur et au revenu des artistes interprètes a été initié, afin de payer correctement les concernés. Cela incluait une rémunération supplémentaire pour les artistes, basée sur le succès d’une production. Trois ans après cependant, ce n’est toujours pas respecté. Dans sa tribune, l’Adami précise que :
S’en est suivi l’indispensable ordonnance française de transposition le 12 mai 2021, laissant le soin aux parties prenantes de négocier un accord. Trois ans pile après, aujourd’hui, aucun accord n’a vu le jour, laissant les actrices et les acteurs dans l’expectative la plus totale.
Les revendications
La mise en place de la rémunération plus juste n’étant toujours pas d’actualité, le collectif d’artistes tire la sonnette d’alarme et rappelle aujourd’hui ses revendications :
Nous, actrices, acteurs, artistes de la musique qui participons à la bande son, tous les artistes-interprètes dont le travail est utilisé dans les œuvres audiovisuelles diffusées sur les plateformes de streaming demandons à tous ceux susceptibles de permettre, de négocier ou de gérer cette rémunération, c’est-à-dire gouvernement, syndicats, plateformes de streaming, organismes de gestion collective, de tout faire pour que la loi du 12 mai 2021 nous garantissant une juste reconnaissance de notre travail, soit appliquée.
Un avertissement ?
Dans sa lettre, l’organisme pointe du doigt les bénéfices monstres engrangés par les plateformes, au détriment des artistes. Elle rappelle ensuite que des situations similaires ont déjà eu lieu dans d’autres pays. Aux États-Unis par exemple, le manque de considération des demandes des acteurs par les décideurs et les plateformes a poussé les artistes à entrer massivement en grève. Le mouvement a duré 118 jours, et causé des dommages conséquents à l’industrie. Les pertes sont estimées à 6 milliards de dollars.
Rappelant ces faits, l’Adami avertit que :
Dans cette situation aux airs de supplice de Tantale, où la loi existe, mais où elle n’est pas appliquée, difficile de ne pas songer à dupliquer les dernières revendications du secteur américain.