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Apple n’échappera pas aux prochaines taxes américaines : Trump change (encore) de ligne

L’exemption tarifaire accordée à Apple n’aura été qu’un répit.

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Dollars
© Unsplash / Adam Nir

C’est l’un de ces volte-face dont seul le président américain a le secret. Vendredi dernier, Apple obtenait ce qui ressemblait à une exonération temporaire des lourdes taxes douanières pesant sur les produits importés, notamment de Chine. Il n’aura fallu que quelques jours à peine pour que le discours change radicalement.

À travers son infect réseau Truth Social, Donald Trump assure qu’aucune entreprise n’a été exemptée, et qu’Apple ne fait que basculer dans une autre catégorie tarifaire. Ce retournement n’étonnera pas les habitués du couple Trump–Cook : un mélange toxique de faveurs sous la table et de chantages économiques à ciel ouvert.

De l’exemption à l’attaque

Pendant le week-end, la douane américaine avait publié une liste d’appareils épargnés par la surtaxe de 145 % sur les biens en provenance de Chine, et la taxe de 10 % sur ceux venant d’autres pays. iPhone, iPad, Mac, Apple Watch et autres produits phares figuraient parmi les heureux élus. Une victoire en coulisses ? Plusieurs observateurs évoquent une intervention directe de Tim Cook, resté l’un des rares dirigeants du secteur à entretenir des liens professionnels réguliers avec Donald Trump.

L’ancien président, interrogé sur le sujet, a confirmé à demi-mot : « Je suis très flexible, je ne change pas d’avis, mais je suis flexible », avant d’ajouter : « J’ai parlé avec Tim Cook. Je l’ai aidé récemment. Je ne veux nuire à personne ». Une déclaration livrée devant le président salvadorien Nayib Bukele, dans un style typiquement brouillé. Un festival de sous-entendus flous et de menaces passives-agressives empaquetés dans un kit diplomatique qui sent bon le yo-yo.

Le ton a changé dès dimanche. Trump a déclaré qu’en réalité, personne n’échapperait aux taxes, et que les entreprises concernées, comme Apple, passaient simplement « dans une autre catégorie ». Il a évoqué de nouvelles hausses appelées « Fentanyl Tariffs », qui correspondent à une autre surtaxe de 20 %.

En parallèle, il a laissé entendre que d’autres mesures visaient les semi-conducteurs, sans calendrier précis. Son secrétaire au commerce, Howard Lutnick, a tenté de clarifier : selon lui, l’allègement accordé à Apple n’était qu’une pause temporaire, destinée à durer « un mois ou deux », au mieux. Une véritable prise d’otage économique, où les entreprises sont ballottées au gré des impulsions d’un négociateur en roue libre totale.

L’empire Apple sous pression

Trump a beau marteler qu’Apple devrait relocaliser la production de l’iPhone aux USA, qui s’y connaît un minimum en économie sait l’onde de choc que cela provoquerait. Pénurie de main-d’œuvre qualifiée, délais de réorganisation impossibles à tenir, et explosion probable des tarifs : Trump aurait-il oublié que les USA ne sont pas une usine mondiale ? Ou alors, il ne l’a jamais vraiment su, pourtant, il y croit dur comme fer.

L’idée selon laquelle Apple pourrait traverser les turbulences commerciales sans en être atteint relève désormais davantage du fantasme que de la réalité. En reprenant la main sur la Maison-Blanche, Trump replacé la tech américaine sous un régime d’hostilité calculée, dans lequel même les alliances les plus solides, comme celle patiemment entretenue par Tim Cook, ne garantissent plus rien d’autre qu’un sursis sans consistance.

Apple pensait certainement avoir un joker dans sa manche, mais lorsqu’on joue avec Trump, la manche prend feu avant même que la carte ne puisse en sortir. Comment jouer avec les règles quand l’arbitre les brûle en direct ? Les règles changent sans prévenir, les alliances se dissolvent en direct, et même les PDG les plus favorisés n’obtiennent plus qu’un siège en fond de salle pendant que l’économie se fait saboter.

  • Trump a brièvement laissé Apple hors des nouvelles surtaxes avant de revenir sur cette décision quelques jours plus tard.
  • Les produits Apple basculent vers de nouvelles taxes, dont une surtaxe dite « Fentanyl » à 20 %, avec d’autres à venir.
  • L’influence de Tim Cook ne suffit plus à garantir une stabilité face à une présidence guidée par l’improvisation punitive.
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Par : Keleops AG
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