Apple prête à se lancer dans les assurances santé ?
Pas sûr que tout le monde accepte d’être suivi à la trace en échange, mais qui sait.
C’est un pavé dans la mare que nous jette l’analyste Barry Collins. Le chercheur de CCS Insight pense qu’Apple va bientôt se lancer dans le marché de l’assurance santé. Ce n’est pas la première fois que la marque se pencherait sur la question des garanties : avec son service AppleCare+, il est déjà possible de protéger son Mac ou son iPad moyennant un forfait mensuel ou bisannuel.
Cette fois-ci cependant, c’est bien de votre couverture santé qu’il s’agirait. CCS Insight estime que Cupertino compte capitaliser sur les données récoltées par ses Apple Watch pour ajuster son offre. De là à y voir une tarification plus précise en fonction de votre forme du moment, il n’y a qu’un pas. La solution, assez intelligente, rappelle ce que proposent certaines franchises aux États-Unis avec des bracelets connectés. Ou les apps qui vous récompensent lorsque vous conduisez bien et enregistrent des malus au contraire.
Ce qui compte
Il faut dire qu’Apple conserve des statistiques très encourageantes pour tenter de fixer un prix correspondant à l’état de santé de ses utilisateurs. Parmi celles-ci, on peut notamment citer le taux d’oxygène dans le sang, la température corporelle, la fréquence cardiaque, les électrocardiogrammes, le suivi du sommeil, les résultats en exercice sportif…
Grâce à ces informations clés, Apple devrait même en profiter pour faire baisser la facture et attaquer frontalement la concurrence avec son offre d’assurances. On imagine par exemple que ceux qui respectent les conseils de leur montre pour bouger plus ou qui complètent leurs anneaux d’activité auront droit à un abonnement plus intéressant. Au contraire, le prix pourrait grimper si la fonctionnalité de détection de chutes se déclenche trop souvent.
Des inquiétudes côté confidentialité
Cette annonce n’a pas manqué de faire réagir : beaucoup craignent que la gestion de nos données de santé mêlée à des objectifs commerciaux risque de les mettre en péril. Mais c’est sans compter sur l’argumentaire officiel de la firme à la pomme, qui assure anonymiser l’ensemble de ces chiffres et ne pas les revendre à des annonceurs (ce qui n’est pas toujours vrai).
De plus, ce n’est pas d’aujourd’hui que les assurances capitalisent sur les objets connectés pour en savoir plus sur leurs clients. Mais les législateurs accepteront-ils de voir débarquer un nouvel acteur à plus de deux mille milliards de dollars sur le marché ? Pas sûr.
Henri
28 octobre 2022 à 13 h 02 min
Le principe même de l’assurance est la mutualisation des risques. Quel intérêt de s’assurer si on pousse à l’extreme la personalisation du prix?
Pour donner un example absurde, imaginez un futur dystopique où on peut savoir à l’avance tout accident qui peut avoir une personne. La personne A a 100% de tomber malade et de nécessiter des soins à 100.000 euros; la personne B, le 0%. Donc on fait payer 110.000 euros à A (le cout de soins prévus, plus la marge à gagner de l’assureur), 10.000 euros à B (la seule marge de l’assureur). Quel intérêts pour les assurés? Tant que pas s’assurer, A va payer 100.000 euros, B 0 euros!
D’ailleurs je peux donner un example bien plus réel. Je suis assuré tout risque pour ma voiture, pas d’accident depuis 15 ans… jusqu’à la naissance de ma fille qui nous laisse pas dormir presque tous les jours, depuis 4 ans. Pour la fatigue, en moyen un accident par ans, avec en moyenne 1000 euros de dégât par ans. Après qu’il se passé ça, mon assureur à augmenté à 600 euros (c’était 300 euros) ma franchise tout risque. Or, quel interêt pour moi de renouveler la formule tous risques, si finalement je paie en moyen à réparer à mes frais mois ce qui me coute le supplement tout risques + franchise ?