L’UE annule une mesure contre la pédocriminalité
Au profit du respect de la vie privée des utilisateurs.
Ça y est, l’Union européenne a tranché. Le sujet du jour concerne une mesure visant à lutter contre la pédocriminalité en ligne, et plus particulièrement les CSAM (child sexual abuse material), qui sont les photos et vidéos des actes pédocriminels. Ce projet de loi pose cependant plusieurs questions en matière de respect de la vie privée des utilisateurs, car les citoyens craignent que certains gouvernements en détournent l’utilisation.
Rappel des faits
La proposition aurait obligé les services de messagerie comme WhatsApp ou iMessage à utiliser un algorithme de détection des contenus à caractère pédopornographique. Le problème est que pour permettre à un tel système d’opérer, les services de messagerie concernés doivent supprimer le chiffrement de bout en bout. La sécurité doit en effet être mise à l’arrêt, pour permettre l’analyse des images et vidéos que les utilisateurs se partagent.
L’UE dit non, comme Apple
Au vu des problèmes de confidentialité que cela pose, l’Union européenne ne donne finalement pas suite à la mesure. D’après Politico :
De nombreux pays de l’UE, dont l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne, les Pays-Bas et la République tchèque, devraient s’abstenir ou s’opposer à la loi pour des raisons de cybersécurité et de confidentialité. « Au cours des dernières heures, il est apparu que la majorité qualifiée requise ne serait tout simplement pas atteinte », a déclaré un diplomate européen de la présidence belge.
Voyant que le projet n’avait aucune chance de passer, l’UE a tout simplement annulé le vote, au plus grand dam du commissaire européen Thierry Breton. Apple avait déjà pris une décision similaire dans le passé, ce qui lui avait d’ailleurs valu un sacré bad buzz.
La firme à la pomme avait en effet décidé de s’engager dans la même voie que l’UE, en scannant les photos iCloud de ses clients. À l’époque, Apple avait formellement démenti les risques que cela pouvait engendrer en matière de respect de la vie privée des utilisateurs. L’entreprise basée à Cupertino avait par la suite mis fin à ce projet, sans expliquer pourquoi. Il lui aura fallu deux ans pour admettre son mensonge, et qu’il y avait bien un risque d’abus de la part des gouvernements.