Les AirTags pourraient être témoins dans une affaire d’homicide
Désormais, ces petits gadgets font régulièrement la une de la presse juridique !
Il n’y a pas que chez Apple que les sans-abri trouvent refuge. Une récente affaire partagée dans le Portland Tribune, un journal hebdomadaire gratuit édité dans la plus grande ville de l’Oregon, fait ainsi écho aux récentes pérégrinations de la Pomme sur son terrain vague. Sauf qu’ici, l’histoire se passe donc au cœur de la cité des roses et plus précisément dans le quartier populaire de Laurelhurst.
Tout commence lorsque plusieurs vagabonds choisissent d’investir un parc public du quartier où se mêlent à la fois promeneurs, lycéens, animaux de compagnie et sportifs. Comme souvent dans ce genre de dossier, la mairie ne propose alors aucune solution de relogement malgré les nombreux bâtiments vacants de la ville. S’en suivent alors plusieurs avertissements, avec à la clé une punition : la saisie des affaires personnelles stockées sur place par les contrevenants.
L’AirTag à la rescousse
Ni une ni deux, un avocat engagé du nom de Michael Fuller choisit alors de placer discrètement des AirTags sur seize objets appartenant aux habitants du campement, avec leur accord. Le juriste attend ensuite que des employés municipaux s’en débarrassent sans l’aval des autorités (un classique dans le domaine), puis géolocalise avec précision leur lieu de dépôt final. À sa grande surprise, il s’agit alors d’une entreprise de traitement des déchets.
BREAKING – Last week we secretly put location trackers on various personal items swept by the City of Portland from Laurelhurst Park.
ORS 203.079(d) required the City to store all personal items taken from Laurelhurst Park for 30 days so their owners could retrieve them. pic.twitter.com/7LZyHQf1KY
— Michael Fuller (@UnderdogLawBlog) August 4, 2021
Désormais, la défense dispose donc de toutes les données nécessaires pour prouver que Portland a agi ainsi de façon illégale. Fuller assure que les conséquences ne sauraient se faire tarder : d’après la loi, la ville doit certes collecter les encombrants appartenant aux sans-abri, mais ne peut en aucun cas les détruire surtout s’ils leur sont utiles. Au contraire, sa mission est justement de les conserver le temps de régler le litige associé. Durant trente jours, les victimes ont même la possibilité de récupérer leurs biens, sauf bien sûr si ceux-ci représentent un risque sanitaire pour la population environnante.
Pas de commentaire
Rapid Response, la société qui s’est chargée de déplacer les affaires supposément sur demande de l’hôtel de ville, n’a justement pas souhaité répondre aux questions des journalistes suite à l’incident. Ses dirigeants risquent malgré tout de se retrouver au tribunal, toute la lumière n’ayant pas encore été faite sur l’ordre suivi par leurs employés. Quelques semaines plus tôt, une manœuvre similaire avait mené au décès d’une mendiante ayant alors vu ses médicaments vitaux disparaître.