AI : Spotify sévit et efface purement et simplement des morceaux
La plateforme n’en est malheureusement pas à son coup d’essai.
- Des milliers de musiques créées par intelligence artificielle ont été supprimées de Spotify
- Le service de streaming aurait repéré des streams suspects, probablement du fait de robots
- Ce n’est pas la première fois qu’une telle sanction est appliquée
Selon de nouvelles informations du Financial Times tout juste publiées, Spotify a supprimé des dizaines de milliers de titres de sa plateforme. Il s’agit de musiques créées avec de l’intelligence artificielle via le service Boomy, ce qui fait écho à une autre actualité du genre datant de quelques jours plus tôt. Plusieurs apps de streaming avaient en effet décidé d’obéir aux majors en faisant de même avec une piste imitant la voix de Drake et celle de The Weeknd…
Cette fois-ci, cependant, les raisons de la discorde se veulent un peu plus complexes. En effet, il n’est ici ni question de deepfake ni de droits d’auteur, mais de fraude. Spotify aurait décelé des écoutes suspectes, probablement issues de robots et non d’utilisateurs humains. Or, c’est bel et bien selon le nombre de streams que le Suédois rémunère les artistes.
Boomy, c’est quoi ?
Boomy, l’app mise en cause par Spotify dans cette affaire, propose à tout un chacun de s’improviser compositeur en faisant appel à de l’intelligence artificielle. Il suffit ainsi de choisir un style, de sélectionner des instruments puis d’ajuster quelques réglages simples et la magie opère. En quelques secondes, la plateforme peut produire un titre de près de deux minutes, tantôt plutôt qualitatif, tantôt relativement pauvre en sonorités différentes.
Si Boomy est à la base gratuit, les utilisateurs sont toutefois incités à investir dans un mastering signé Dolby avant de finalement publier leur création sur Spotify. Plus de quatorze millions de titres auraient déjà été créés avec cette AI, dont le succès remonte à 2019. Au total, l’entreprise derrière cette proposition de valeur a même réussi à lever pas moins de 4,5 millions de dollars depuis ses débuts, avec rien de moins que Warner Music Group parmi ses investisseurs.
Encore et toujours la faute des majors
Selon toute vraisemblance, c’est Universal Music qui aurait vendu la mèche en dévoilant à de nombreuses plateformes de streaming ses suspicions à l’égard des écoutes de Boomy. Soit le même label à l’origine des dénonciations survenues en avril. Si en France ce choix peut surprendre, héritage de l’occupation, il n’en est rien à l’international ou de tels agissements s’avèrent même plutôt communs, particulièrement entre grands groupes.
Au total, ce sont pas moins de 7% de tous les titres téléchargés par Boomy sur Spotify qui auraient été supprimés. Apple Music ne semble pas concernée pour le moment.
