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WhatsApp : pendant ce temps, ses concurrents la rattrapent
Les multiples scandales de confidentialité qui touchent la plateforme n’ont de cesse d’attirer les critiques.
De plus en plus d’utilisateurs semblent quitter WhatsApp pour s’inscrire sur des apps de messagerie alternatives. C’est en tout cas ce que suggère un nouveau rapport d’analyses du cabinet Sensor Tower, à qui l’on doit déjà les classements des meilleurs succès sur l’App Store. Ainsi, selon celui-ci, Telegram aurait connu une croissance folle de 98% si on compare les quatre premiers trimestres de 2021 à ceux de l’an dernier. Ce qui porte le nombre de téléchargements du client à 161 millions.
Signal, pour sa part, aurait tout simplement fait x10 en passant à 64,6 millions. Il faut dire que sous la direction de Moxie Marlinspike, la protection des données personnelles est le maître-mot comme le rappelle la dernière campagne de troll de sa société visant Facebook directement sur… Instagram.
WhatsApp : le début de la fin ?
Sur la même période que Telegram et Signal, WhatsApp a pour sa part connu une forte baisse côté installations. En effet, même si ses résultats atteignent tout de même 172,3 millions de téléchargements, c’est près de moitié moins qu’en 2020. On constate d’ailleurs, en consultant le graphique ci-dessous, que les chiffres de l’app sont clairement en chute libre depuis les fêtes malgré un rebond en mars dernier.
Bien sûr, il ne s’agit ici que d’estimations. Mais elles sont relativement fiables étant données les méthodes de collecte d’informations précises de Sensor Tower, d’ailleurs critiquées tout comme le modèle de revenu de Facebook. Pour sa part, l’éditeur de Palo Alto est notamment sous le feu des critiques depuis qu’il oblige quasiment ses membres à accepter sa nouvelle politique de confidentialité.
Une problématique internationale
Les dangers pour la vie privée encourus par l’utilisation des apps de Facebook sont à ce jour une préoccupation majeure de plusieurs législateurs. En Allemagne, par exemple, Hambourg attaque justement le nouveau contrat de WhatsApp qui incite les internautes à partager des statistiques avec sa maison-mère. La Commission européenne, elle aussi, enquête sur le réseau social depuis un certain temps.
Quant aux États-Unis, il s’agit probablement des plus vindicatifs : si sur le Vieux Continent il s’agit surtout de faire un exemple, la question du pouvoir se pose davantage outre-Atlantique. Que faire d’une multinationale dont les lobbyistes sont mieux lotis que les sénateurs ? À la justice de trancher.