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Violences conjugales : l’essor des apps d’espionnage

L’essor des apps de contrôle parental qui sont souvent détournées pour espionner des conjoint(e)s.

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© Unsplash / Yura Fresh

Avant l’arrivée des smartphones, si une personne voulait espionner une autre personne, il fallait souvent passer par un détective privée. Mais il existe maintenant une nouvelle génération d’outils qui mettent l’espionnage à la portée de n’importe qui, et ça pose un souci.

Il existe en effet maintenant de nombreux logiciels d’espionnage très faciles à installer sur le smartphone d’un enfant ou adolescent, mais aussi d’une ou un conjoint, afin de surveiller les faits et gestes de la personne en question.

On appelle cela de la technologie “stalkerware” ou encore “spouseware”, car ces logiciels ont souvent été utilisés dans les affaires de violence conjugale. Par exemple, l’app de contrôle parental, PhoneSheriff, permet aux utilisateurs de lire les textos, de voir les photos, et accéder à la position géographique d’un téléphone sur lequel l’app a été secrètement installée.

Dans certains pays comme l’Arabie saoudite, il existe même des apps gouvernementales qui permettent aux hommes, de suivre les déplacements de leur femme. Par exemple, l’app Absher, qui permet à l’utilisateur saoudien de renouveler son permis de conduire, de demander des documents officiels en ligne, mais aussi d’être alerté par SMS quand des “personnes à charge” comme les femmes, présentent leur passeport à la frontière.

Le souci c’est que ce de nombreuses apps d’espionnage, se font passer pour des logiciels de contrôle parental pour suivre les faits et gestes de son enfant, mais bien évidemment l’utilisation initiale est souvent détournée, pour espionner un conjoint ou une conjointe.

Certains éditeurs d’apps comme mSpy ne se cachent même pas pour promouvoir l’espionnage d’une conjointe via leur logiciel, comme ce tweet promotionnel mis en avant par Twitter, mais rapidement effacé.

D’après un étude récente réalisée aux États-Unis, il a été estimé que dans 95 % des cas de violences conjugales, des logiciels de surveillance avaient été utilisés débouchant parfois sur des drames.

En début d’année, Apple avait retiré plusieurs applications de contrôle parental de l’App Store. Car selon Apple, elles utilisaient une technologie invasive appelée MDM (Mobile Device Management), qui posait un souci à la sécurité de l’appareil et aux données des utilisateurs.

Cette technologie permet à une tierce partie d’avoir accès à plusieurs données et fonctions sensibles, par exemple la position géographique, l’utilisation des apps, les comptes mail, la caméra et l’historique de navigation internet.

En 2017, Apple a commencé à surveiller l’utilisation de cette technologie par des développeurs tiers qui conçoivent des apps grand public. Apple a découvert que des apps de contrôle parental utilisaient cette techno MDM, ce qui viole les conditions d’utilisation de l’App Store.

De mon coté, j’ai été contacté plusieurs fois pour réaliser sur ma chaine YouTube, des vidéos sponsorisées sur ces logiciels de “contrôle parental”, mais j’ai toujours refusé, car je n’ai aucune envie de cautionner ce type de logiciel et d’en favoriser son essor.

Si jamais, il y a un partage d’informations entre deux personnes, cela doit être d’un commun accord, par exemple en utilisant l’app Mes amis d’Apple (“Localiser mon” sous iOS 13), et en autorisant le partage de position avec une personne tierce pour une durée limitée ou illimitée.

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Par : Keleops AG
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