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Màj – Spotify l’assure : pas d’abonnement in-app de prévu sur iPhone
La plateforme de streaming numéro un dans le monde a décidé de s’attirer les bonnes grâces d’Apple, semble-t-il.
Mise à jour du 8 décembre : Spotify a officiellement annoncé, via son responsable de la communication Farshad Shadloo, qu’il n’y a rien de prévu concernant l’intégration de solutions d’abonnement dans l’app depuis un iPhone ou un iPad, contrairement à ce que la rumeur détaillée ci-dessous laissait penser (source).
Spotify pourrait très bientôt proposer de nouveau les achats intégrés sur iOS. Comprenez qu’il ne sera plus obligatoire de passer par un navigateur pour s’abonner à la plateforme depuis son iPhone, contrairement à aujourd’hui. C’est au sein du code d’une version beta de l’app qu’une mention de cette nouveauté a pu être découverte, avant d’être partagée par le média MacRumors que nous relayons régulièrement.
Si Spotify a décidé d’arrêter de proposer des abonnements à régler avec l’App Store, c’est pour une bonne raison. La société assume que “ce n’est pas idéal“, mais ceci s’explique car Apple ponctionne aujourd’hui une commission salée de pas moins de 30 % sur chaque achat intégré. Afin d’éviter de répercuter ce coût sur le prix des forfaits affichés auprès des consommateurs, Spotify a donc choisi de ne proposer ses offres que depuis une source externe (Safari, Google Chrome, Mozilla Firefox, …) et au prix de base.
Prudence, toutefois : si vous souhaitez installer cette version beta pour profiter du changement, nous vous le déconseillons. Tout d’abord, car nous ne savons pas encore si la nouvelle fonctionnalité de paiement est actionnable avec cette mouture. Peut-être ne s’agit-il en effet que d’un “brouillon” de l’option créé par les développeurs, mais qui n’est pas encore utilisable. D’autre part, il faut savoir que les éditions d’apps avancées comme celles-ci sont potentiellement truffées de bugs. Il existe donc un risque non négligeable de faire face à des problèmes techniques en installant la beta. Et on sait bien que le streaming qui coupe peut, dans certaines situations où il s’avère presque indispensable, rendre notre écoute très inconfortable.
Pas de manque à gagner pour Spotify, mais pour les utilisateurs
Mais alors, concrètement, comment cette nouveauté pourrait affecter les utilisateurs ? Sans doute, les futurs prix proposés par Spotify lors du règlement avec l’App Store risquent d’être bien plus élevés que ceux disponibles sur son site officiel. À titre de comparaison, X (nouveau nom de Twitter) propose par exemple son abonnement “Premium” à 8 euros sur le web contre 25 euros par mois depuis son app iOS – mais un tel écart reste une exception.
En prenant en compte les 30 % prélevés par Apple, on peut imaginer que le forfait “Personnel” à 10,99 euros par mois de Spotify sera 30 % plus cher avec l’achat via l’App Store. Ce qui équivaut à un peu plus de 14,2 euros par mois, que le service pourrait arrondir à hauteur de 14,99 euros par mois. Spotify propose aussi un abonnement pour les étudiants à 5,99 euros par mois, qui pourrait alors revenir à 7,99 euros par mois selon nos calculs.
Notons tout de même qu’Apple octroie parfois quelques passe-droits à certains développeurs. On sait par exemple que des studios ont pu négocier un taux de commission de 15 %. Cette baisse est aussi accordée à Amazon, mais le magazine The Verge explique (article en anglais) qu’il est peu probable de voir davantage d’éditeurs profiter du même avantage dans un futur proche.
Pour les budgets les plus réduits, il ne fait aucun doute que Spotify continuera tout de même de proposer ses abonnements aux prix usuels depuis son site web.
Les officiels français s’en mêlent
En France, bientôt, les députés pourraient de plus adopter une loi obligeant Apple à “autoriser” les achats sur iOS qui ne transitent pas par l’App Store, et qui évitent donc la commission de 30 %. Mais comme vous l’aurez compris, le géant de Cupertino a déjà pris les devants, d’ailleurs Spotify n’est clairement pas le seul éditeur à contourner la “taxe” pommée.
D’autres plateformes pourraient être visées par les futures législations. On sait cependant que le Google Play Store devrait plutôt bien s’en tirer en cas d’application de régulations inédites. La boutique de Mountain View offre en effet déjà plusieurs choix de rémunération aux développeurs, dont la possibilité consistant à passer par une plateforme de paiement tierce.
On sait par ailleurs que d’autres pays en Union européenne se sont déjà penchés sur la question de la taxe App Store, comme les Pays-Bas. Sans compter le Royaume-Uni et les États-Unis, en dehors du Vieux continent. Sur place, le Sénat étudie toujours le dossier, tandis qu’une enquête menée directement par le Commission européenne pourrait aussi déboucher sur des changements imposés aux GAFAM.