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Même si vous ne voulez pas, Snap et Facebook vous surveillent
Les réseaux sociaux ont identifié une faille dans les conditions d’utilisation d’iOS, qui leur permet de continuer à épier leurs utilisateurs…
La semaine dernière, une enquête partagée par le Financial Times expliquait comment certains développeurs “contournent” le blocage de suivi inter-applications. Cette fonctionnalité, introduite avec iOS 14, permet aux internautes de limiter l’accès que peuvent avoir les éditeurs à leurs données personnelles en dehors de leurs propres applications.
Le problème, c’est que ce faisant les annonceurs se retrouvent avec beaucoup moins d’informations leur permettant de bien cibler les prospects de leurs publicités. Or, c’est justement là le cœur de métier de certaines plateformes comme Facebook et son fameux Business Manager. La tentation de passer outre cette limitation du système est donc grande, bien que particulièrement risquée puisque’Apple a affirmé vouloir bannir ceux qui se comporteraient de la sorte.
L’astuce
De nouvelles investigations signées The Information détaillent ainsi comment le réseau social de Mark Zuckerberg s’y prend pour continuer à épier ses membres en toute discrétion. Le site exploite en fait une faille textuelle dans les règles imposées par Apple, qui bien qu’interdisant de “lier” les données de l’utilisateur entre différentes apps ne définit pas clairement ce qui se cache sous ce terme. Il n’en fallait pas plus pour que les éditeurs profitent de la situation.
Snap, notamment, arriverait ainsi toujours à mesurer le comportement de l’utilisateur après que celui-ci ait visionné du contenu. Des informations certes chiffrées et anonymisées par iOS, mais qui font office de statistiques de choix lorsqu’il s’agit d’analyser la performance de certaines campagnes. Ce qui n’empêche cependant pas les investisseurs de douter de l’efficacité de cette technique…
Apple va-t-elle sévir ?
Cupertino ne semble pas encore avoir réagi à cette affaire, dont les révélations s’enchaînent tout de même depuis plusieurs mois maintenant. Il est toutefois probable que la firme souhaite prendre des mesures contre les contrevenants, mais qu’elle soit contrainte de bien préparer son argumentation afin d’éviter un nouveau procès comme celui qui l’oppose à Epic Games (Fortnite). Ce qui demande du temps, des fonds et de très bons juristes.
Pour le moment en tout cas, la brèche est toujours d’actualité et il y a fort à parier que de nombreux studios jusqu’aux plus indépendants décident eux aussi de s’y engouffrer. Gageons qu’ils sauront en estimer les dangers : tout le monde ne dispose pas du roulement nécessaire pour faire face à la Pomme devant la cour.