Apple
Les papiers d’identité dans Cartes payés par le contribuable
Une enquête révèle que ce système, bien que pratique pour les consommateurs, n’est peut-être pas des plus vertueux.
La chaîne américaine CNBC a réussi à mettre la main sur les contrats signés entre Apple et plusieurs états américains dans l’objectif de numériser les cartes d’identité fournies à leurs citoyens, pour ensuite les stocker sur un iPhone. On y apprend notamment que le document stipule des dépenses supplémentaires à la charge des institutions, que celles-ci répercuteraient ensuite sur l’imposition.
Apple exige notamment que des communicants dédiés soient engagés pour échanger directement avec ses équipes, tandis que les officiels s’engagent à promouvoir le nouveau format via leurs différents canaux et à leurs frais. Objectif : travailler sur le taux d'”adoption” d’une fonctionnalité en laquelle beaucoup de citoyens n’ont pas encore suffisamment confiance, selon une récente étude.
Apple garde la main
Le fichier obtenu par CNBC comporte sept pages très explicites et, d’après le média, dépeint un “haut degré de contrôlé sur les agences gouvernementales” de la part d’Apple. Notamment en Arizona et en Géorgie, qui seront les premiers à proposer des cartes d’identité dans Cartes (anciennement Wallet). Les autres états signataires sont l’Iowa, le Maryland, l’Utah et le Connecticut.
Pour Jason Mikula, qui a pu consulter les accords en question, il s’agit là d’une “relation commerciale” difficilement acceptable étant donné que les émetteurs ont le “monopole” sur les documents qu’ils fournissent aux habitants. Pour le consultant, les termes du contrat auraient pu être négociés en leur meilleure faveur. Impossible de savoir ce qui aura pesé dans la balance, mais la capacité des milliards de dollars en banque d’Apple à faire face à des régions divisées puisqu’au niveau fédéral pourrait être une des raisons de la discorde. On sait en effet que les dépenses de la Pomme en matière de lobbying sont assez élevées.
Et en Europe ?
Pour le moment, on ne sait pas si Apple a aussi prévu de déployer ses papiers d’identité virtuels sur le Vieux continent. Ce qui est sûr en revanche, c’est que le Parlement a souvent à redire lorsque la firme de Tim Cook s’attaque à des sujets comme ceux de la confidentialité et de la sécurité, dont il est évidemment question ici. Mieux vaut donc ne pas s’attendre à un déploiement rapide, du moins pas avant plusieurs années, le temps que l’initiative fasse -ou non- ses preuves outre-Atlantique.