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Pacte IA de l’UE : Apple et Meta refusent de signer, mais pourquoi ?
Alors que plus d’une centaine d’entreprises technologiques s’engagent dans le Pacte sur l’IA de l’Union européenne, deux géants du secteur, Apple et Meta, font bande à part.
L’Union européenne vient de franchir une étape importante dans la régulation de l’intelligence artificielle. La Commission européenne a annoncé mercredi l’adhésion de nombreuses entreprises à son Pacte sur IA. Ce dernier vise à garantir un développement sûr et responsable de l’IA. Parmi les signataires, on trouve des noms prestigieux comme Google, Adobe, HP, Microsoft, IBM, ou Qualcomm. Même OpenAI, créatrice du célèbre ChatGPT, joue le jeu. Cependant, l’absence d’Apple et Meta interpelle.
Un pacte aux multiples facettes
Ce pacte repose sur trois engagements principaux. Tout d’abord, les entreprises doivent élaborer une stratégie de gouvernance de l’IA en vue de se conformer à la future loi sur l’IA, un cadre juridique toujours en cours d’élaboration. Ensuite, elles sont tenues d’identifier les systèmes d’IA qui pourraient être classés comme « à haut risque » selon les dispositions de cette future loi. Enfin, dernier point, les signataires s’engagent à promouvoir la sensibilisation et la formation à l’IA au sein de leur personnel pour garantir un développement éthique et responsable.
Au-delà de ces engagements premiers, plus de la moitié des signataires ont souscrit à des promesses supplémentaires. Celles-ci incluent la mise en place de mesures de maîtrise des risques, la garantie d’une supervision humaine, et une identification totalement transparente de certains contenus générés par l’IA. Une stratégie visant principalement à lutter contre la production de deepfakes.
Apple et Meta : deux approches différentes
Si Apple garde le silence sur son absence, Meta s’est exprimé auprès du média Politico. Une des porte-parole de l’entreprise, Anna Kuprian a expliqué : « Nous sommes ouverts à des règles européennes unifiées pour l’IA et nous nous efforçons d’y adhérer. Cependant, nous ne rejetons pas l’idée de rejoindre le pacte sur l’IA ultérieurement. Il ne faut pas oublier que l’IA peut être un puissant moteur d’innovation et de compétitivité en Europe. Si l’UE ne saisit pas cette chance, elle risque de prendre du retard ».
Du côté d’Apple, bien que non-signataire, l’entreprise n’est pas inactive. Elle a déjà mis en place des mesures de sécurité pour le développement de ses systèmes d’IA, notamment pour réduire les risques d’hallucinations.
L’absence d’Apple et Meta au Pacte IA de l’UE ne signifie pas pour autant un rejet total de la régulation. Ces géants semblent privilégier leurs propres approches, tout en restant ouverts à une éventuelle adhésion future.
D’un autre côté, on pourrait y voir aussi une forme de réticence à se soumettre au couperet des régulations européennes, préférant développer leurs propres standards. De l’autre, ce refus pourrait signaler un désaccord plus profond avec l’approche de l’UE en matière de régulation de l’IA. Le cas d’Apple est particulièrement révélateur. Son refus récent de déployer Apple Intelligence dans l’UE, en invoquant les limitations du Digital Markets Act, a été très mal perçu par les autorités européennes. Cette tension pourrait expliquer la réticence d’Apple à s’engager davantage sur ce terrain.
- L’UE a lancé son Pacte sur l’IA avec des géants comme Google et Microsoft comme signataires, mais Apple et Meta restent en retrait.
- Ce pacte vise un développement responsable de l’IA, mais Apple et Meta préfèrent suivre leurs propres règles.
- L’absence d’Apple et Meta dans la liste des signataires soulève des questions sur leur véritable engagement dans la régulation de l’IA.