Concurrence
Le rachat d’ARM par Nvidia ne plaît pas du tout au Royaume-Uni
Nvidia veut racheter ARM et ainsi renforcer sa position sur le marché des puces informatiques. Une idée qui ne plaît pas à grand monde.
Nvidia est sur le point d’acquérir ARM auprès de SoftBank pour 40 milliards de dollars, mais cette idée est loin de faire à tout le monde de l’autre côté de la Manche.
Pour rappel, Nvidia est la plus grande société de puces aux États-Unis en termes de capitalisation boursière et pourrait devenir une menace concurrentielle encore plus importante une fois qu’elle aura accès au vaste portefeuille de brevets d’ARM. De son côté, ARM est une entreprise britannique, basée à Cambridge. Depuis les grandes tours londoniennes, les régulateurs de la couronne ne voient pas d’un bon œil ce rachat qui se profile. Certains évoquent des soucis au niveau de la sécurité nationale de l’île anglaise.
Conscient de ce problème, Nvidia s’est voulu rassurant. Un porte-parole de l’entreprise a récemment évoqué le sujet dans un communiqué de presse, expliquant que l’entreprise travaillait « sur le processus réglementaire avec le gouvernement britannique ». Confiant ce dernier s’est dit « en attente des questions » du gouvernement et espère pouvoir y apporter des réponses au plus vite afin que cette affaire ne traîne pas trop.
Pas de rachat ? Direction la bourse pour ARM
Selon les informations de Bloomberg, si le gouvernement britannique venait à bloquer la vente d’ARM, ce qui est légalement possible, SoftBank, qui est aujourd’hui le propriétaire de la firme songerait à l’introduire en bourse de manière indépendante. Les investisseurs déjà présents autour de la société informatique se sont engagés à faire fonctionner l’introduction en bourse et Nvidia serait prête à investir 2 milliards de dollars, que la vente soit conclue ou non.
Si cette hypothèse est une belle solution de repli pour les deux partis, les PDG d’ARM, Simon Segars, a rappelé que « la combinaison d’ARM et de NVIDIA est un meilleur résultat qu’une introduction en bourse. »
Si Nvidia réussit à convaincre les financiers de la City du bien-fondé de ce rachat, l’entreprise devra ensuite se frotter aux règles de l’Union européenne, puis des États-Unis, qui eux aussi, pourraient ne pas apprécier cette acquisition. Au vu des conditions actuelles très tendues du marché, une prise de positon aussi dominante pourrait être vue comme un monopole par les régulateurs financiers, qui risquent donc de bloquer le rachat.