Apple TV
Le nombre d’abonnés de TV+ continue de grimper doucement pour Apple
Un récent sondage confirme les hypothèses déjà formulées par plusieurs cabinets d’analystes : dans le milieu du streaming, les mastodontes en place sont encore loin d’être délogés par Cupertino.
À côté de Netflix ou Disney (qui possède aussi une part significative de Vice et Hulu), Apple TV+ fait encore office de petit poucet. Par sa taille, tout d’abord : le catalogue est encore mince et ne propose que peu de contenus à visionner pour l’instant. Mais aussi, selon les dernières estimations, par son nombre d’abonnés.
En effet, à en croire une enquête publiée cette semaine, moins d’un tiers des utilisateurs profitant de la version d’essai sont finalement passés à la caisse en choisissant le forfait à 4,99 euros par mois pour continuer de regarder leurs séries. Chez Reed Hastings, co-fondateur de Netflix, le taux de conversion du mois offert serait lui de… 93%.
Ce qui se cache derrière ces chiffres
Avant de se pencher sur le futur du service, il est important de connaître les raisons de son départ au ralenti. Tout d’abord, la durée de la période d’essai gratuit est de seulement une semaine, contre trente jours chez la plupart des concurrents. Le temps pour convaincre les prospects est donc plus court, d’autant plus qu’il suffit de s’abonner le lundi et d’avoir des journées chargées en semaine pour finalement ne profiter de TV+ que pendant un week-end avant de devoir payer.
Par ailleurs, il semble que les canaux d’acquisition choisis par Netflix n’aient pas tous rencontré le même succès. Ainsi, l’offre d’un an offert présentée à tous les acheteurs d’un appareil de la marque (Mac, iPhone, iPad…) n’aurait attiré en réalité que 21 % des utilisateurs, tandis que près de trois internautes sur quatre auraient profité des sept jours gratuits. Logique, puisque l’on a d’un côté une stratégie outbound* peu ciblée et de l’autre des visiteurs arrivés de leur propre chef sur le site de la firme pour découvrir sa proposition de valeur.
Une autre raison qui pousserait près des trois quarts des testeurs à ne pas donner suite pourrait être celle de l’activation. On remarque en effet que si on demande aux abonnés “seriez-vous prêt à payer un montant récurrent de 4,99€ par mois pour accéder à TV+ après votre période d’essai ?” à ceux qui ne l’ont pas terminée, la réponse est oui à près de 60%. Il y aurait donc un blocage au moment de sortir la carte bleue. Une mauvaise intégration avec d’autres modes de paiement sur iOS, peut-être ?
Peut-on espérer mieux dans les mois qui viennent ?
Pour savoir si la tendance a des chances de s’inverser dans les mois qui viennent, penchons-nous du côté de la satisfaction des utilisateurs. En réalité, la majorité (environ 70%) des personnes sont très contentes de leur expérience avec Apple TV+, et le problème ne vient donc pas de là. Il y a même des chances qu’avec le temps, le bouche-à-oreille ou un programme de parrainage soient des moyens de relancer les ventes.
De plus, des contenus supplémentaires sont régulièrement ajoutés sur la plateforme, comme peut-être bientôt du sport. De quoi attirer de nouveaux publics grâce à des sujets de plus en plus variés. Et c’est sans compter les potentiels rachats de gros studios comme MGM qui pourraient venir ajouter du grain au moulin.
Enfin, le taux de rétention étant un facteur d’achat primordial, garder les spectateurs plus longtemps devant leur écran permettrait de les convertir plus facilement. Et donc, les 3,3 heures de visionnage par identifiant et par semaine de TV+ n’ont plus qu’à attendre que davantage de films arrivent sur le site pour tenter de se rapprocher des 10 heures hebdomadaires de Netflix.
Avertissement : ces suppositions sont issues d’une étude basée sur environ 1 000 comptes seulement, une marge d’erreur est donc à prendre en compte avant d’en tirer des conclusions puisque plusieurs millions de personnes se seraient déjà inscrites.
*outbound = ensemble des stratégies consistant à aller interpeller le prospect pour lui faire découvrir un produit : publicité, promotions… (opposé à inbound, qui consiste à le faire venir de lui-même de manière moins agressive : articles, partenariats…)