Concurrence
Pour le meilleur et pour le pire, l’Europe aux trousses d’Apple
Un iPhone dépourvu d’applications maison peut-il subir la même déchéance que Huawei sans Google ?
À l’occasion d’un forum organisé par le Financial Times, Margrethe Vestager est revenue sur les griefs de la Commission européenne -où elle est en charge des questions de concurrence- envers les grandes entreprises du numérique. Pour la dirigeante, il serait ainsi urgent de voter les décisions qui permettront de limiter leur pouvoir.
L’ex-ministre danoise de l’Économie et de l’Intérieur est si pressée qu’elle en réédite le mantra done is better than perfect, estimant que des règles incomplètes ne doivent pas pour autant ralentir le processus exécutif. Selon ses dires, les députés doivent ainsi “réaliser” qu’il est plus que temps d’agir, peu importe si seulement “quatre-vingts pour cent” de leur stratégie anti-GAFAM est prête : le reste peut attendre.
Risques et enjeux
Plusieurs interrogations se posent donc quant au comportement des développeurs les plus populaires, dont bien sûr Google et Apple. Cette dernière est en effet accusée de promouvoir ses propres services au détriment de ceux d’éditeurs concurrents. Il est par exemple avéré que Cupertino profite des données personnelles collectées sur ses utilisateurs pour ensuite diffuser des publicités ciblées à leur encontre.
Comme certains législateurs ont déjà pu l’évoquer par le passé, l’Europe pourrait par conséquent interdire à la Pomme de préinstaller ses applications, aujourd’hui natives, sur les iPhone. Les internautes seront alors à même de choisir leur client e-mail (GMail, Mail, Outlook…), leur service de streaming (TV+, Prime Video, Disney+…) ou encore leurs cartes (Apple Plans, Google Maps, Moovit…) de leur propre gré.
D’autres géants dans le viseur
Parmi les sociétés dont l’Europe souhaite freiner le développement au nom d’une compétition “plus juste”, les noms d’Amazon, Microsoft et Facebook sont régulièrement évoqués. À la tête des trois réseaux sociaux les plus populaires de la planète, Meta inquiète ainsi de par le traitement des informations privées de ses membres qu’elle revend aux annonceurs.
Quant à Redmond, sa main mise sur les applications livrées là aussi avec chaque ordinateur tournant sous Windows serait à même de se retrouver face à de nouvelles barrières à l’entrée sur les marchés du vieux continent. Le système d’exploitation reste aujourd’hui le plus utilisé de la planète, même si les Mac sont la marque de machines qui se vend le plus.