Concurrence
L’autorité de la concurrence allemande ouvre une enquête sur Apple
En Allemagne, le Bundeskartellamt vient de lancer une procédure contre Apple.
Apple est de plus en plus sous pression. Alors qu’il est déjà visé par une enquête de la Commission Européenne, l’autorité allemande de la concurrence passe aussi à l’action. Dans un communiqué, le Bundeskartellamt annonce le lancement d’une procédure contre la firme de Cupertino. Une procédure qui pourrait ouvrir la voie à une enquête plus approfondie sur les pratiques potentiellement anticoncurrentielles. Le régulateur allemand précise également qu’il a déjà enclenché des procédures similaires contre Facebook, Amazon et Google.
« Nous allons maintenant examiner si avec son système d’exploitation propriétaire iOS, Apple a créé un écosystème numérique autour de son iPhone qui s’étend sur plusieurs marchés », explique Andreas Mundt, le président de l’autorité allemande de la concurrence.
« Apple produit des tablettes, des ordinateurs et des appareils portables et fournit une multitude de services liés aux appareils. En plus de fabriquer divers produits matériels, l’entreprise technologique propose également l’App Store, iCloud, AppleCare, Apple Music, Apple Arcade, Apple TV+ ainsi que d’autres services dans le cadre de son activité de services. En plus d’évaluer la position de l’entreprise dans ces domaines, nous examinerons, entre autres aspects, son intégration poussée à plusieurs niveaux de marché, l’ampleur de ses ressources technologiques et financières et son accès aux données », a-t-il ajouté.
Le Bundeskartellamt va notamment scruter l’App Store, dans la mesure où cette boutique permet à Apple d’influencer les activités d’entreprises tierces. Dans son communiqué, le régulateur évoque également les plaintes reçues. Une association représentant les médias et le monde de la publicité aurait déposé une plainte concernant les nouvelles fonctions contre le pistage sur iOS 14.5. Une autre plainte viserait la préinstallation d’applications Apple sur l’App Store.
La commission de 30 % n’a pas été oubliée
Et l’autorité de la concurrence évoque aussi le système de paiements in-app d’iOS, via lequel Apple prélève une commission de 30 % et qui est imposé aux développeurs. « Cette dernière plainte a beaucoup en commun avec la procédure en cours de la Commission européenne contre Apple pour avoir imposé des restrictions au service de streaming Spotify et, par conséquent, préféré ses propres services. Le cas échéant, le Bundeskartellamt établira des contacts avec la Commission européenne et d’autres autorités de concurrence à cet égard. À ce jour, aucune décision d’ouvrir une nouvelle procédure n’a été prise », indique le régulateur.
Pour défendre le système fermé d’iOS, qui n’autorise pas les alternatives à l’App Store pour la distribution des apps, Apple évoque la sécurité. D’ailleurs, la firme de Cupertino n’a pas hésité à critiquer la sécurité des Mac afin de justifier le fait que sur iOS, toutes les apps doivent passer par l’App Store.
Si les règles de l’App Store et du Play Store sont assez similaires, Google subit moins de pression étant donné qu’il autorise les utilisateurs d’Android à installer des apps téléchargées sur le web ou bien sur des boutiques tierces. D’ailleurs, malgré les risques liés à cela, Google ne compte pas changer de modèle. Avec Android 12, il devrait même proposer une meilleure prise en charge des boutiques d’apps tierces.