Apple Vision
L’Apple Vision Pro, une bombe à retardement pour notre vie privée ?
Certains observateurs insistent sur les risques créés par cette nouvelle technologie.
Et si le Vision Pro présentait des risques en matière de protection de la vie privée ? C’est le point de vue défendu par Geoffrey A. Fowler, notre confrère du Washington Post dans une passionnante analyse.
Des risques pour nos données personnelles ?
Le journaliste explique en effet que le nouveau casque qui sort cette semaine aux États-Unis intègre 2 capteurs de profondeur, 6 microphones et 12 caméras. L’idée étant de suivre l’utilisateur en continu et d’observer les pièces où il se trouve en trois dimensions. C’est l’appareil qui collecte le plus de données personnelles qui n’a jamais été conçu. Et si Apple propose de vraies protections, il ne répond pas à toutes les questions posées d’après l’éditorialiste.
Cité dans l’article, Cooper Quintin, technologue à l’Electronic Frontier Foundation, se demande : “Devrions-nous, en tant que société, vraiment nous lancer tête première dans la réalité virtuelle et la réalité augmentée dans nos vies avant d’avoir une législation stricte sur la protection de la vie privée ? Les courtiers en données ont déjà une connaissance bien trop approfondie de tout ce que je fais. Je ne veux pas qu’ils aient ce niveau de connaissances.”
De fait, les développeurs doivent obtenir de nombreuses données pour prendre en compte le monde qui nous entoure et faire fonctionner leurs applications. Ces préoccupations concernant les informations recueillies sont un peu moins critiques dans l’Union européenne où le RGPD est bien plus protecteur des données.
Apple a toutefois instauré des règles assez précises. Il est ainsi interdit aux applications Visio Pro tierces d’accéder à l’appareil photo pour capturer des photos et des vidéos. De quoi empêcher certaines utilisations intrusives.
Faire confiance aux développeurs, vraiment ?
Pour autant, l’appareil dresse une carte des espaces autour de l’utilisateur. L’article cite l’exemple d’un salon où l’on pourrait voir la taille de la télé (qui en dit long sur le budget d’un consommateur), ou encore détecter un berceau, un fauteuil roulant, ou du matériel pour consommer de la drogue. Autant d’informations dont raffoleraient les courtiers en données et les autorités.
Apple prévient les développeurs sur son site : “Il est de votre responsabilité de protéger toutes les données collectées par votre application et de les utiliser de manière responsable et respectueuse de la vie privée”. Nous sommes donc forcés de leur faire confiance.
Enfin, le journaliste explique que la façon dont on se déplace fournit des informations importantes pour identifier une personne, ses émotions et ses désirs. Sur ce point précis, Apple n’a pas fourni de réponse.