Hambourg attaque Facebook pour bloquer la collecte des données WhatsApp

L’équivalent allemand de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés en France) à Hambourg vient d’assigner Facebook à comparaître pour s’expliquer quant à sa relation privilégiée avec WhatsApp. Pour rappel, le géant de Palo Alto a racheté la messagerie au logo vert moyennant près de vingt-deux milliards de dollars en février 2014.

Depuis, la plateforme a même été obligée par les législateurs d’afficher son logo sur l’application en question et sur Instagram, pour davantage de transparence. Mais ce n’est apparemment pas suffisant, puisque cette fois-ci les autorités veulent tout simplement interdire à la maison-mère de récolter les données personnelles de sa filiale. Alors que c’est justement son cœur de métier.

Ses jours sont comptés

Le régulateur espère sévir d’ici le 15 mai prochain. D’ici là, les cadres Facebook sont attendus pour témoigner lors d’auditions qui risquent de faire date. Le principe est peu ou prou le même que pour les questions à Apple qui se posent aux États-Unis. À la différence près que la juridiction allemande n’offre pas toujours les mêmes garanties que son homologue outre-Atlantique, d’autant plus que le RGPD est en jeu chez nous.

Pour le moment, impossible toutefois de savoir quelle décision est dans le viseur des dirigeants. Néanmoins, on peut supposer que nos voisins ambitionnent de limiter le champ d’action de la firme de Mark Zuckerberg, via une ordonnance qui pourrait ensuite faire jurisprudence. On sait en effet que nos voisins germains sont scrutés de près par leurs frontières, tels un maître à penser pour toute l’Europe.

Quelles conséquences attendre ?

Si WhatsApp se voyait interdite de partager les données personnelles qu’elle récolte avec Facebook, alors c’est tout un pan de l’activité du réseau social qui pourrait être impacté sérieusement. Car le ciblage des annonceurs, vecteur de la majorité de ses revenus, est aujourd’hui devenu si précis et précieux aux yeux des entreprises que beaucoup ne peuvent plus s’en passer pour trouver des clients.

Il pourrait toutefois exister une solution de contournement relativement simple, consistant à faire appel à un prestataire externe qui se chargerait lui de contractualiser avec WhatsApp pour ensuite revendre à Facebook. C’est ce qu’avait imaginé Amazon lorsque la France lui avait interdit de livrer durant le confinement.

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