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Google vous écoute, parfois même sans le mot clé “OK Google”
Une nouvelle enquête à propos de Google et de son assistant vocal révèle que des humains ont pour tâche d’écouter certains enregistrements audio d’utilisateurs. De quoi poser de nouvelles questions quant à l’atteinte à la vie privée.
Il y a quelques jours, le média belge VRT livrait les résultats d’une investigation menée auprès de certains collaborateurs de Google travaillant sur l’assistant vocal Google Assistant.
Google Assistant, l’I.A. aux grandes oreilles
Les journalistes ayant travaillé sur le sujet avouent avoir pu écouter plus d’un millier d’enregistrements de requêtes d’utilisateurs lancées à Google Assistant. Selon Google les collaborateurs qui ont accès à une partie des enregistrements audio auraient pour tâche d’analyser la langue dans le but d’améliorer l’assistant, on l’imagine, aussi bien sur le point de la compréhension, que pour son expression orale.
Mais un détail inquiète cependant. Sur ces plusieurs centaines de fichiers audio qu’ont pus entendre nos confrères de la VRT, une partie constituait de faux positifs. C’est-à-dire que dans le cas de 153 enregistrements précisément, l’utilisateur n’a pas émis de requête “OK Google” pour déclencher l’écoute de l’assistant. Il a cependant probablement prononcé un mot très proche, qui a lancé l’I.A. et donc l’enregistrement de l’audio.
Et parmi ces faux positifs, il peut parfois y avoir des contenus révélant des informations sensibles. Une personne travaillant pour l’un des collaborateurs contactés par la VRT a avoué par exemple avoir pu entendre le déroulement d’une scène de violence conjugale.
Pire encore, il serait, selon la source, possible d’identifier l’utilisateur correspondant à un enregistrement audio sans grande difficulté.
Des progrès à faire sur la règlementation ?
Toutes ces révélations concernant le fonctionnement de Google Home posent évidemment de nombreuses questions, d’autant qu’elles s’inscrivent dans la même problématique de l’atteinte à la vie privée que les déclarations récentes d’Amazon pour Alexa. Le géant du e-commerce annonçait en effet au début du mois stocker sans limites de temps sur ses serveurs les enregistrements audio des utilisateurs d’Alexa, son assistant vocal.
Comme l’a souligné le ministre sortant de la Protection de la Vie Privée en Belgique, Philippe de Backer, le règlement général de la protection des données privées (RGPD) mis en place en mai 2018 en Union européenne, indique que le consentement de l’utilisateur doit être clairement demandé pour l’utilisation de certaine de ses données. Or, dans le cas de Google Assistant, tout est accepté par défaut dans les réglages. En outre, il n’est nulle part précisé que des personnes de chez Google ou sociétés affiliées peuvent écouter certains des enregistrements.
L’autorité de protection de données belge a été avertie et pourrait mener l’enquête sur ces pratiques de Google.
Des utilisateurs de Google Home parmi vous, surpris par ces révélations ?