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La France veut taxer le reconditionné : sérieusement ?
Un texte de loi particulièrement critiqué suscite l’indignation chez de nombreux consommateurs.
Il y a quelques jours, l’Assemblée nationale a adopté -en première lecture- un texte de loi visant à imposer une taxe supplémentaire lors de l’achat d’un smartphone reconditionné. Depuis, les réactions s’enchaînent si bien que le sujet continue de faire la une avant même d’être finalement tranché par les deux chambres. L’occasion de revenir sur son origine et les arguments de ses détracteurs.
L’objectif affiché de ce qui s’annonce comme une rallonge de la “rémunération pour copie privée” existante serait avant tout de financer les artistes. Durement touchés par la récente crise économique, ceux qui sont restés en France ont en effet été forcés de subir la fermeture des salles de spectacle et l’interdiction des rassemblements. Un geste de plus en leur faveur est donc bienvenu, mais il ne serait pas bien orienté pour beaucoup.
Acheter un iPhone reconditionné
La question de l’environnement
Si le débat fuse, c’est car les téléphones mobiles reconditionnés sont aujourd’hui considérés comme une alternative de choix aux dégâts commis par les fabricants de produits neufs. Entre impact négatif durable sur la nature avec l’exploitation minière en Afrique ou encore conditions de travail déplorables sur place et chez Foxconn, la liste des reproches à faire aux marques incriminées est longue.
Choisir un iPhone recyclé -qui plus est moins cher que l’original- est donc la solution privilégiée à la fois par les petites bourses et ceux qui se soucient de l’avenir, encore davantage depuis l’avènement de plateformes telles que Back Market. Dernier tour de table de la licorne : 335 millions de dollars, signe d’une croissance non seulement solide mais aussi durable, comme sa proposition de valeur.
Économiquement discutable
Selon Thibaud Hug de Larauze, cofondateur et CEO du site, “le panier moyen est de 190 euros pour un smartphone reconditionné. Pour un neuf, c’est deux à trois fois plus. Chez nous, 28% des clients sont au chômage, 7% sont des étudiants. Le reconditionné n’est pas un choix, c’est une nécessité pour eux”.
Difficile donc, de demander un prix rehaussé de quelques euros de plus à ceux qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour. Mais comme souvent, ce sera au Sénat de trancher avant peut-être de voir tomber de premières conséquences chez les vendeurs.