Concurrence
L’Europe serait encore loin de pouvoir faire plier Apple
Plusieurs applications risquent d’être compromises si les députés se mettent d’accord.
Selon de récentes informations partagées par le Financial Times, la Commission européenne aurait du mal à mettre d’accord tous ses membres pour limiter l’hégémonie de l’App Store. En effet, le clivage gauche/droite continuerait de faire des siennes avec d’une part des officiels souhaitant protéger davantage les consommateurs et d’autre part une vision plus écononomique de la question.
Les conséquences de ces divergences risquent de ralentir sérieusement le processus entamé par Margrethe Vestager, qui vise notamment à rendre iOS plus propice à la concurrence. Mais la danoise doit quitter son poste d’ici trois ans, et le Times estime que des discussions pourraient toujours être en cours d’ici là afin de s’aligner sur un verdict. Une chance pour Apple ? Probablement.
Apple joue la montre
D’après un témoin directement impliqué dans le débat du parlement, attendre davantage risquerait de compromettre l’intégrité du marché. Les indépendants et petites entreprises risqueraient alors de se voir définitivement condamnées. C’est pourquoi, selon lui, il est nécessaire d’agir « aussi vite que possible ».
Le Financial Times rappelle que comme l’a déjà réitéré Tim Cook par le passé, Apple assure n’avoir de position dominante sur aucun marché : ni les applications ni les smartphones. Mets un tel argument se contredit rapidement si on considère les apps iOS comme un seul et même marché. Dans ce cas, les limitations imposées par l’App Store seraient donc anticompétitives. En effet, si l’on exclut les alternatives relativement risquées, il n’existe actuellement aucun moyen pour un éditeur de publier une plateforme sur iPhone sans passer par le processus de vérification de Cupertino.
La jurisprudence fait-elle débat ?
Si l’Europe devait contraindre Apple à ne plus rendre obligatoire la commission de 30 % prélevée sur tous les achats intégrés, alors d’autres acteurs majeurs de la tech pourraient aussi voir leur modèle de revenus menacé. Parmi de tels cas de figure, on peut notamment citer le PlayStation Store chez Sony, le catalogue de jeux Steam (Valve) ou encore Google et son Play store.
Le dossier n’en est donc qu’à ses débuts, et pourrait encore traîner de longues semaines voire plusieurs mois. Quelle décision espérez-vous pour votre mobile ? Comme souvent, l’opinion publique ne devrait malheureusement pas compter dans cette affaire, qui devrait plutôt se régler à gros coups de dollars.