Apple
Un été à monter des iPhone pour Pegatron : l’expérience d’un étudiant montre les limites des contrôles
conditions de travail dans les usines qui assemblent les iPhone, mais un
étudiant du nom de Zeng de l’université de New York a décidé d’aller plus loin
en infiltrant une usine de Pegatron pendant un été.
Plus précisément Zeng s’est fait passer pour un travailleur dans une usine
de Pegatron à Shanghai pendant six semaines afin de découvrir quelles étaient
les conditions réelles de travail dans les usines qui fabriquent des
iPhone.
Et son premier constat, est qu’il s’agit d’une activité très
fatiguante qui nécessite de passer 12,5 heures par
jour dans l’usine, et où le moindre faux pas ou mauvaise réponse peut
te faire perdre ton travail. De plus il y a un système en place qui
vend des téléchargements d’apps contre un accès au Wi-Fi.
Sur les 12,5 heures, il y a 30 minutes pour passer les contrôles de sécurité
et entrer dans l’usine, 8 heures de travail, et 2,5
heures supplémentaires qu’il n’est pas vraiment possible de
refuser sous peine de perdre son travail, 30 minutes de pause en tout,
et 50 minutes pour le déjeuner.
La firme de Cupertino a répondu au journal Business Insider qui a interviewé
Zeng, qu’elle a limité le temps de travail pour ses fournisseurs à un maximum
de 60 heures par semaine.
Apple affirme également que l’usine en question a été controlée 16 fois par
leurs employés et que celle-ci respectait à 99 % les critères d’Apple.
Cependant Zeng suspecte que Pegatron a un moyen de fausser les résultats lors
des contrôles, sans savoir comment exactement.
Les responsables de l’usine étaient sur le qui-vive quand des employés
d’Apple venaient visiter les lieux et contrôler, d’après Zeng, ils leur
disaient "Le client est là."
Si un travailleur dit être trop fatigué pour travailler
il perd son travail. De plus, quand Apple questionne les
travailleurs à propos du programme de formation de l’usine, ils leur
étaient conseillés de donner une note de 4 ou 5 sur 5.
Les travailleurs dorment 8 par pièce dans un dortoir où l’accès au Wi-Fi
n’est pas gratuit. Il faut soit payer le Wi-Fi ou télécharger des apps
en échange d’un accès limité dans le temps au Wi-Fi.
Ce système de téléchargement d’apps demande parfois de cliquer sur quelque
chose, commenter ou faire autre chose pour gagner de la monnaie virtuelle qui
peut être échangée contre un accès temporaire au Wi-Fi.
Il s’agit probablement d’un service payant pour faire gonfler les
téléchargements d’apps et donc les faire grimper dans les classements
des magasins d’applications.
Enfin, Zeng raconte qu’il s’agit d’une toute petite tâche ultra
répétitive qui s’effectue à une cadence très rapide,
par exemple mettre une vis d’un haut parleur sur le boitier de l’iPhone.
L’usine interdit tout appareil électronique, donc ils n’ont
pas la possibilité de faire passer le temps en écoutant de la musique ou autre
chose comme des podcasts.
Zeng estime que vu le faible coût des travailleurs chinois de l’ordre de 400
$ par mois, il est peu probable de les produire aux États-Unis ou alors ils
faudraient remplacer une grande partie des travailleurs par des robots
d’usinage.