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Les États-Unis veulent stopper Instagram Kids
La santé des enfants américains est en jeu, selon les législateurs.
Au début de l’année, nous apprenions que Facebook prépare en ce moment une déclinaison d’Instagram pour les moins de treize ans. Oui, vous avez bien lu : un réseau social, mais dédié aux enfants. Si l’idée a de quoi faire bondir n’importe quel psychiatre, elle n’en est pas moins sérieuse et l’app pourrait effectivement sortir dans les mois qui viennent.
Mais bien évidemment, celle-ci récolte déjà moult critiques, et ce de toutes parts. En effet, son éditeur est régulièrement pointé du doigt pour son modèle de revenu qui consiste à céder les données personnelles de ses utilisateurs à des tiers. Transposé aux plus jeunes, pour qui la notion de vie privée n’est pas forcément aussi claire que pour nous, le problème devient forcément plus critique.
La majorité du pays concerné
Quarante-quatre états américains ont ainsi cosigné une lettre ouverte à destination de Facebook, par le biais de leurs procureurs généraux respectifs. On peut y lire de sérieuses inquiétudes relatives à la confidentialité, mais aussi au bien-être mental des enfants. En effet, plusieurs études ont déjà démontré de tels risques.
L’Université de Montréal, par exemple, a documenté une expérimentation prouvant que les réseaux sociaux (mais aussi la télévision) sont liés à une hausse des cas de dépression chez les adolescents. Les cas de cyberharcèlement, eux aussi, sont nombreux, et même souvent bien plus violents que dans la vraie vie car par écrans interposés.
Des dangers toujours sous-estimés
Selon le document publié par les officiels, des statistiques basées sur le suivi de plus de cinq millions d’enfants ont par ailleurs démontré qu’Instagram y est souvent désigné comme vecteur d'”idées suicidaires“. De plus, l’estime de soi et le niveau de satisfaction général sont parfois abaissés par des images de corps souvent contraires à la réalité.
Et vous, avez-vous déjà ou pensez-vous autoriser vos enfants à s’inscrire un jour sur une plateforme de ce type ? Les solutions de blocage existent, mais sont la plupart du temps insuffisantes. Il suffit en effet de mentir sur son âge ou de faire appel au compte d’un autre utilisateur pour contourner ce genre de limitation. Difficile donc, d’estimer la portée réelle de l’alerte de ces magistrats… Tout juste suppose-t-on qu’elle viendra alimenter leurs arguments dans le débat Facebook vs le reste du monde.