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Énergie propre, pratiques sales : la vérité choquante sur les batteries lithium-ion (iPhone, iPad, etc.)
Derrière la promesse d’un avenir sans carbone se cache une réalité sombre : l’industrie des batteries lithium-ion, fer de lance de la révolution verte, est entachée d’allégations de violations massives des droits humains
Alors que le monde se tourne résolument vers les énergies renouvelables, promettant un avenir plus vert et plus durable, un serpent de mer ressurgit des profondeurs de l’industrie technologique. Les batteries lithium-ion, véritables piliers de cette révolution énergétique, propulsent nos voitures électriques, alimentent nos smartphones et stockent l’énergie de nos panneaux solaires.
Néanmoins, derrière cette façade proprette se cache une réalité bien plus sombre : l’ombre grandissante du labeur forcé et du travail des enfants plane sur leur production. Ce contraste saisissant entre la promesse d’un futur vert et les pratiques opaques de l’industrie soulève une question glaciale : à quel prix humain construisons-nous notre paradis énergétique ?
Un marché entaché par des pratiques douteuses
Les batteries lithium-ion, stars de la transition énergétique, cachent un secret peu reluisant. Une récente étude menée par Infyos, plateforme d’analyse des risques dans les chaînes d’approvisionnement, révèle une réalité qui fait froid dans le dos : 75 % du marché mondial des batteries serait lié à des entités accusées de pratiques complètement inhumaines.
Cette étude a passé au crible des données provenant de multiples sources ; réseaux sociaux, rapports d’ONG, articles de presse ; et pointe du doigt des abus dans plusieurs pays riches en ressources.
Sans trop de surprise, la majorité des incidents recensés impliquent des entreprises minières et de raffinage en Chine, particulièrement dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang au nord-ouest du pays. Les abus vont du travail forcé sous la menace d’une rémunération nulle ou minimale à l’exploitation d’enfants dès l’âge de cinq ans dans des mines de cobalt aux conditions très dangereuses.
Des conséquences potentiellement lourdes pour l’industrie
Face à ces révélations, l’industrie des batteries devra à tout prix évoluer, sans quoi elle pourrait chanceler. Actuellement, l’Union européenne prépare une nouvelle réglementation sur les batteries qui exigera une traçabilité accrue et une meilleure gestion des risques. Il s’agit du Règlement (UE) 2023/1542 du Parlement européen et du Conseil du 12 juillet 2023 relatif aux batteries et aux déchets de batterie, consultable ici.
Les entreprises ne respectant pas ces exigences pourraient se voir interdire complètement l’accès au marché européen ou être soumises à de lourdes amendes.
De plus, les investisseurs semblent montrer une sensibilité croissante à ces enjeux socio-environnementaux. Selon une enquête de PwC, 49 % des investisseurs interrogés se disent prêts à se désengager des entreprises qui ne prennent pas suffisamment en compte les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).
Sarah Montgomery, co-fondatrice et PDG d’Infyos, souligne une réalité complexe : « La plupart des fabricants de batteries et leurs clients, y compris les entreprises automobiles et les développeurs de stockage d’énergie à grande échelle, n’ont toujours pas une visibilité complète sur leur chaîne d’approvisionnement ».
L’industrie des batteries lithium-ion se trouve donc à un carrefour critique. D’un côté, elle est l’un des piliers de la transition vers les énergies propres et à l’atteinte des objectifs de neutralité carbone. De l’autre, elle fait face à de graves problèmes éthiques qui pourraient sérieusement compromettre son développement si elle ne parvient pas à garantir la transparence de ses chaînes d’approvisionnement.
- 75 % du marché mondial des batteries est lié à des entités accusées de travail forcé et de travail des enfants.
- La majorité des incidents se produisent en Chine, notamment dans la région du Xinjiang.
- L’industrie risque des sanctions réglementaires et le désengagement des investisseurs si elle ne résout pas ces problèmes éthiques.