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Elon Musk veut la liberté d’expression, mais censure Twitter
Le patron du réseau social fait encore des siennes. Les législateurs pourraient sévir, avec potentiellement de lourdes conséquences à la clé.
L’affaire du jet d’Elon Musk va probablement continuer de faire couler de l’encore longtemps. Si vous ne savez pas de quoi il s’agit, rapide résumé : il y a plusieurs mois, le dirigeant de Tesla contacte Jack Sweeney, créateur d’un compte permettant de suivre son avion privé à la trace. Les données se doivent légalement d’être publiques, mais qu’importe pour le milliardaire. Sans surprise, l’effet Streisand est alors immédiat et la presse s’empare du dossier. Si bien que Musk finira par accuser les journalistes de doxxing. Ce terme anglophone désigne la divulgation de données personnelles, souvent à mauvais escient.
Cette semaine, Elon Musk a finalement décidé de sévir contre cette pratique. Le dirigeant a ainsi banni de Twitter plusieurs journalistes ayant relayé les informations concernant ses trajets et donc, en théorie, sa géolocalisation. Ni une ni deux ; les régulateurs se sont empressés de réagir, la vice-présidente de la Commission européenne estimant que des sanctions seront bientôt prises pour lutter contre ce type de censure.
News about arbitrary suspension of journalists on Twitter is worrying. EU’s Digital Services Act requires respect of media freedom and fundamental rights. This is reinforced under our #MediaFreedomAct. @elonmusk should be aware of that. There are red lines. And sanctions, soon.
— Věra Jourová (@VeraJourova) December 16, 2022
Votre avis compte
Peut-être par peur de voir la justice saisie, Elon Musk a alors rapidement publié un tweet demandant à ses abonnés non pas s’il fallait réactiver les accès des utilisateurs bannis, mais quand. Immédiatement ou dans sept jours ? La réponse des internautes sera “maintenant” à 58,7%. Mais le sujet est-il clos pour autant ? Pas si sûr.
En effet, on sait que la question de la modération reste cruciale sur Twitter. Tellement qu’au-delà de l’Union européenne, c’est aussi Apple qui risque de mettre des bâtons dans les roues de Twitter. Tim Cook souhaite éviter d’en arriver là, selon ses propres déclarations, mais le fait que la plateforme au logo bleu souhaite faire la part belle à la liberté d’expression pose problème. Car les discours haineux y sont légion, or remercier des employés chargés justement de lutter contre ce phénomène n’aide pas.
La confidentialité n’est pas toujours garantie par nos appareils
Pour illustrer ses propres relatifs au doxxing, Elon Musk a évoqué un “harceleur” qui a suivi une voiture avec un de ses enfants (ne nous demandez pas lequel…) à bord à Los Angeles. Une mésaventure qui n’est pas sans rappeler celle d’autres victimes, suivies à la trace cette fois-ci à cause d’un AirTag caché dans leur véhicule. Ce genre d’incident n’est pas rare depuis que les balises sont sorties et ne concerne donc pas que les coordonnées qu’il est possible de retrouver en ligne, mais aussi des dispositifs privés auxquels on ne pense pas forcément dans ces cas-là…