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Une application mobile contre l’anorexie dévoile des résultats très optimistes
Réapprendre à bien manger lorsque l’on souffle d’anorexie pourrait bientôt être accompagné par un programme sous forme d’application pour smartphone. Les résultats d’une étude font un bond en avant dans la recherche.
Selon les chiffres de la plateforme Carenity, spécialisée dans les maladies chroniques, 1,5 % des femmes en France souffrent d’anorexie, soit plus de 230.000. Le trouble de l’alimentation touche principalement les femmes, mais l’on compte également une part d’hommes assujettis. Ils seraient 1 homme pour 9 femmes.
L’anorexie connaît un programme médical en guise de traitement. Ce dernier s’appelle la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), et cherche avant tout à s’attaquer aux processus cognitifs censés entretenir le trouble. Un programme devenu standard mais qui ne cache pas ses résultats peu concluants. Selon le professeur Per Sodersten, auteur principal d’une étude récente sur le sujet publiée dans Frontiers in Neuroscience, le taux de rémission de cette forme de thérapie est toutefois « au maximum de 25 % après un an », avant d’ajouter que « les résultats à long terme sont inconnus ».
Une application contre l’anorexie, visant avant tout le trouble alimentaire
De ce constat peu envoûtant, Sodersten a cherché à démontrer l’importance de préconiser les comportements alimentaires plutôt que les troubles cognitifs. Au Karolinska Institute, différents chercheurs ont ainsi développé une application pour smartphone. Cette dernière fonctionne essentiellement avec une balance connectée, et pourrait réaliser un bond en avant dans le traitement contre l’anorexie.
Pour ce faire, les patients doivent placer la balance sous leur assiette, à chacun de leur repas. Ces derniers sont libres de manger à leur satiété (ou à leur appétit, si vous préférez). La balance calcule la quantité de nourriture présente dans l’assiette, et propose des données telles que le temps passé à table et la part de nourriture consommée. Depuis l’application, ces résultats sont affichés, et une étude permet de rendre compte au patient de son évolution, mais aussi et surtout une comparaison avec une assiette standard, pour faire visualiser l’objectif à atteindre, avec le temps.
Une première étude a été réalisée sur 1.500 patients « atteints de troubles sévères de l’alimentation ». Selon ses résultats, le taux de rémission serait de 75 % en moyenne sur une période d’un an de traitement. A moyen terme, le taux de rechute aurait été évalué (et réduit) à 10 % sur 5 ans. L’étude précise qu’aucun des patients n’est décédé. Une amélioration considérable, si l’on en croit ces résultats.
L’émergence des objets connectés dans le secteur de la santé
Fruit d’une société véhiculant une image trop souvent tronquée de la beauté féminine (et masculine), l’anorexie est devenue une maladie chronique de plus en plus importante depuis ces vingt dernières années. Malgré sa naissance a priori cognitive, les répercussions du trouble seraient avant tout corporelles, et le raisonnement de Per Sodersten et ses collègues pourraient améliorer son traitement.
Avec cette nouvelle application qui pourrait très vite voir le jour, l’on pourrait multiplier les exemples incluant de nouveaux objets high tech dans la médecine d’aujourd’hui. L’utilisation des objets connectés n’a jamais été autant au cœur de la santé. En juin dernier, Apple activait l’électrocardiogramme dans son Apple Watch 4. Un équipement aujourd’hui préconisé par les médecins, en guise de prévention pour les personnes souffrant de troubles cardio-vasculaires.