Apple
Le premier concurrent d’Apple Pay est prêt à conquérir l’UE
Apple doit
Le 7 mars 2024, les commissaires de l’Union européenne ont mis en marche le Digital Market Act (DMA), qui est un ensemble de directives visant principalement les très grandes entreprises technologiques comme Apple, Google, Amazon, Microsoft, Meta ou encore Spotify. Elles n’ont pas été sélectionnées arbitrairement, puisque toutes celles qui comptent plus de 45 millions d’utilisateurs actifs dans l’UE, (les « gatekeeper ») sont directement concernées. Elles ont par conséquent dû adapter leurs politiques à ces lois.
C’est en particulier le cas d’Apple, qui est considérée comme l’entreprise technologique visant le grand public la plus fermée. Elle est souvent accusée de faire preuve de concurrence déloyale, notamment en favorisant ses propres services. La firme à la pomme réfute la plupart de ces accusations, avec des justifications qui valent ce qu’elles valent, mais elle a tout de même accepté de se plier aux nouvelles règles de l’Union européenne.
Cela a notamment eu pour conséquence l’arrivée de l’AltStore sur iPhone, qui est la première alternative légale à l’App Store. Ce dernier était avant le 7 mars 2024 le seul magasin d’application autorisé par Apple. Il ne s’agit par ailleurs pas du seul service où la firme à la pomme doit faire face à de nouveaux concurrents, car une alternative à Apple Wallet s’apprête à son tour à voir le jour.
Curve Pay défie Apple Pay
Alors que Londres a tourné le dos à Bruxelles en 2020, la plateforme bancaire britannique Curve vient d’annoncer qu’elle s’apprêtait à lancer un premier concurrent à Apple Pay dans l’Union européenne.
Le marché nouvellement concurrentiel des portefeuilles numériques est sur le point de connaître une véritable innovation axée sur le client », a déclaré le fondateur de Curve, Shachar Bialick. Un porte-parole de Curve a également affirmé que le passage à son service permettrait aux banques d’économiser des millions d’euros qui reviennent actuellement à Apple.
Curve est dans l’attente qu’Apple se conforme au DMA et ouvre sa technologie NFC. La mesure est actée depuis plusieurs mois, mais n’est dans les faits, Apple traîne.
5 ans après, la posture d’Apple change
On affirmait initialement qu’Apple aurait moins de mal à accepter les concurrents à Apple Pay, car contrairement à l’App Store, elle ne prélève pas de commission aux utilisateurs sur les paiements NFC réalisés avec Apple Pay :
Apple ne prélève aucun frais lorsque vous utilisez Apple Pay en magasin, en ligne ou dans les apps.
Malgré tout, Apple prélève de l’argent à nos banques qui passent par son service. La firme à la pomme risque par conséquent de perdre des parts de marché si des acteurs comme Curve se multiplient. On imagine cependant que ces pertes sont moindres en comparaison à l’App Store. Selon des estimations, Apple gagnerait 15 centimes à chaque fois qu’un consommateur dépense 100 dollars, alors que sur l’App Store, 100 dollars dépensés peuvent rapporter 30 euros à Apple. Le monde de la finance ne semble pas être le point fort d’Apple, comme le montre son partenariat raté avec Goldman Sachs, concernant la carte bancaire Apple Card.
En 2019, la posture de Cupertino n’était pas du tout la même concernant l’ouverture du NFC à d’autres services que les siens. Avant le Brexit par exemple, Londres a bataillé afin d’obtenir les faveurs d’Apple quant à l’ouverture de sa technologie sans fil, pour divers services publics, dont le scan de passeport via l’iPhone.
À l’époque, l’idée d’ouvrir le NFC n’enchantait pas du tout Apple, qui imaginait sans doute que cela allait ouvrir la porte à la concurrence, comme c’est le cas en 2024. Aujourd’hui, Apple n’a plus d’autre choix que de se plier aux demandes des législateurs, qui se transforment désormais en règles.