Concurrence
Coup de tonnerre sur l’App Store : les achats hors iOS seront autorisés
Apple fait marche arrière suite à la pression internationale. Mais à quel prix ?
L’affaire du sideloading enfin réglée ? Dans un communiqué de presse où le terme est d’ailleurs révisé au profit de celui des “apps lecteur“, Apple vient d’annoncer que les fournisseurs de service type Netflix ou Spotify pourront finalement outrepasser la commission de 30% qui leur était imposée jusqu’ici sur iPhone. Il semble en revanche que les autres types de contenu, tels que les jeux, ne sont pas concernés : le procès contre Epic Games devrait donc continuer.
Parmi les catégories concernées en revanche, on compte :
- les magazines
- les journaux
- les livres numériques
- l’audio
- la musique
- les vidéos
Pour être éligibles à cette dérogation, les plateformes devront au préalable avoir autorisé l’achat unique ou la location par abonnement de ce type de service. Le procédé de vérification de sécurité de leurs mises à jour sera par ailleurs amélioré en fonction.
Le Japon, plus fort que l’Europe ?
Cette décision intervient dans le cadre d’une enquête de la JFTC (Japan Fair Trade Commission), équivalent de notre autorité des marchés financiers française au pays du soleil levant, comme le rappelle Apple sous le coup de cette investigation. La firme avait pourtant dépensé 3,5 millions d’euros en lobbying rien qu’en Europe, dont l’organisme aux missions similaires avait lui aussi épinglé ses pratiques jugées anticompétitives. Même aux États-Unis, les législateurs suivaient le même chemin.
Avec 47,3% de parts de marché mobile au Japon selon IDC, Apple est tout simplement le fabricant le plus prolifique de la région. Une raison qui l’aura peut-être poussée à se plier aux exigences locales, un tel segment représentant probablement plusieurs milliards de dollars de revenus pour l’entreprise.
Des conséquences à dix chiffres
On pourrait penser que ce changement, qui touchera les éditeurs dès le début de l’année prochaine, n’aura qu’un impact négligeable sur les achats intégrés. En effet, passer par le site web du développeur demande plus de temps, et les internautes vont souvent au plus vite. Néanmoins, comme pour la notification de l’ATT -mais où c’est contraire aux règles de l’App Store– il est aisé de contourner cet inconvénient en le cachant aux intéressés avant leur choix. Le studio derrière Fortnite l’a d’ailleurs prouvé avant de s’en faire bannir :
Difficile d’imaginer les apps se passer de ce stratagème, pouvant leur rapporter du chiffre d’affaires supplémentaire qui ne finira pas dans les poches d’Apple. Tout porte donc à croire que les sanctions auxquelles s’exposait Cupertino en continuant à imposer sa taxe étaient de taille pour que même un tel montant -mirobolant- ne puisse rivaliser.